Diaspora News of Friday, 16 October 2015
Source: elwatan.com
Une plainte a été déposée il y a 10 jours auprès de la police d’Oran par une jeune femme camerounaise de 23 ans pour exploitation et maltraitance. L. a quitté son pays il y a plus de 2 ans pour aller travailler au Liban comme femme de ménage : «C’est courant chez nous.
J’ai payé les frais pour le visa de travail auprès d’une agence de placement de personnel, et cette agence m’a envoyée dans des familles libanaises. Je devais être payée 250 dollars par mois», indique-t-elle à El Watan Week-End.
La famille libanaise chez qui elle travaille la maltraite et L. demande à partir. L’agence de placement lui propose alors d’aller travailler en Algérie. Cette agence lui procure un visa touristique et lui assure que la famille algérienne pour laquelle elle travaillera accomplira les formalités nécessaires pour qu’elle obtienne un permis de travail.
Arrivée à Alger à la fin de l’année 2014, L. est récupérée à l’hôpital par un homme qui l’emmène à Oran, chez sa sœur. Cette dame, notaire, vient d’accoucher.
Séquestration
Le travail de L. consiste alors à nettoyer la maison, tous les jours. Son passeport lui est confisqué. Elle n’a pas le droit de sortir seule. Un jour, L. donne de la nourriture destinée à être jetée à un mendiant.
Son employeur s’emporte et la renvoie. «Elle m’a dit : tu vas aller chez mon frère en attendant de rentrer dans ton pays», raconte L. à El Watan Week-End. Pendant trois mois, l’homme la frappe, l’enferme dans une pièce, l’insulte régulièrement. Ses cris alertent les voisins qui finissent par prévenir les forces de l’ordre.
La police se présente au domicile, emmène L. et l’homme qui la séquestre au commissariat du 9e arrondissement pour les auditionner. Mais à la sortie, les policiers demandent à L. de repartir avec son employeur.
La jeune femme est encore séquestrée et menacée pendant 24 heures avant d’être abandonnée dans un hôtel du centre-ville par son employeur. Là, des migrants la mettent en contact avec des associations d’Oran, qui tentent aujourd’hui de l’aider à rentrer dans son pays.
Elle est désormais hébergée et aidée par d’autres migrants : «Depuis trois mois, on m’avait confisqué mon téléphone. J’ai enfin pu appeler mes parents jeudi dernier pour leur expliquer la situation. Ma mère croyait que j’étais morte.»
Sans ressource, la jeune femme, en situation de séjour illégal au regard de la loi, est aujourd’hui forcée d’attendre que sa plainte soit traitée pour pouvoir rentrer au Cameroun : «Sur les 11 mois, je n’ai perçu que trois mois de salaire. Tout ce que je veux maintenant, c’est récupérer mon argent et pouvoir rentrer chez moi.
J’ai contacté l’ambassade du Cameroun qui m’a dit que je devais porter plainte avant toute chose», explique-t-elle à El Watan Week-end. La jeune femme affirme également que dans la maison de la notaire, une autre jeune femme, de nationalité éthiopienne, est toujours séquestrée.