À 80 ans, Alice Nkom se retrouve au cœur d'une tempête judiciaire. L'avocate camerounaise, devenue une figure incontournable du barreau depuis 1969, fait face à plusieurs procédures qui semblent dessiner les contours d'une offensive judiciaire orchestrée.

L'affaire débute le 7 décembre dernier, lorsque le ministre de l'Administration territoriale Paul Atanga Nji suspend plusieurs organisations de la société civile, dont le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac), que copréside Alice Nkom. Suite à l'apposition de scellés sur les locaux de l'association, l'avocate, fidèle à son style spectaculaire, brise publiquement les cadenas devant les caméras.

Cette action lui vaut aujourd'hui d'être poursuivie pour "bris de scellés" et "rébellion". Mais ce n'est pas tout : elle fait également l'objet d'une procédure devant le Tribunal militaire de Yaoundé, accusée par une association de préparer une insurrection - des accusations basées sur une vidéo de 2019 où elle évoquait des fonds pour "l'État de la diaspora africaine".

Dans son bureau de Bali, à Douala, où le Code pénal côtoie un tissu arc-en-ciel symbolisant son engagement pour la cause LGBT, l'octogénaire reste combative : "Je suis devenue avocate en 1969. Les gens qui se dressent aujourd'hui contre moi n'étaient que des gamins à cette époque.