Actualités of Sunday, 17 September 2023

Source: www.camerounweb.com

Alliance : Franck Biya et Samuel Eto'o dans un projet commun, ça promet pour les Camerounais

La bataille présidentielle de 2025 La bataille présidentielle de 2025

C’est une lettre ouverte adressée au président de la Fecafoot Samuel Eto'o Fils et à celui qu’on annonce comme étant le futur candidat du RDPC à la présidentielle de 2025. Me Christian Bomo Ntimbane a écrit la lettre.

Chers compatriotes, soyez utiles à votre pays, rejoignez-nous dans la lutte pour un code électoral consensuel. La tricherie politique ne passera pas. Mes chers illustres compatriotes, le Cameroun n’est ni le Gabon, ni le Liberia. Il faut que cela soit bien clair.

1- Pourquoi le Cameroun n'est pas le Gabon s'agissant de monsieur Emmanuel Franck Biya ?

Au Gabon, après la longue présidence de Omar Bongo, son fils Ali Bongo lui a succédé en profitant du dispositif de verrouillage anti transparent du système électoral. Au Cameroun, les Camerounais dans leur immense majorité silencieuse, contestent déjà votre projet inavoué de candidature, si les conditions d'une élection transparente ne sont pas réunies.

Étant rappelé que ce n'est pas votre statut de fils de président de la République qui poserait juridiquement problème, même si en République ce type d'alternance crée toujours la suspicion. Mais ce sont plus, les conditions d'alternance actuelles qui inquiètent sérieusement ; votre candidature supposée dans un contexte d'élections floues étant considérée comme un passage en force, un parachutage au mépris de la volonté du peuple camerounais.

En d'autres termes, sur le strict plan moral, ce serait une grosse tricherie politique si vous usez du code électoral actuel et ses Institutions pour remplacer votre père. Par contre, en tant que Camerounais jouissant de ses droits civiques, votre candidature serait dénuée de tous les oripeaux dynastiques d'un fils avide de pouvoir et qui veut simplement succéder à son père, parce qu'il ne voit pas sa vie sans le palais présidentiel, si et seulement si, vous travaillez pour la réforme consensuelle du Code électoral avant la présidentielle.

Ce serait alors le gage de votre neutralité et de votre engagement à vous soumettre uniquement à la volonté du peuple camerounais, dans le choix de son futur président de la République, et non pas aux lobbies et cercles de toutes natures, comme ce fut le cas avec Ali Bongo au Gabon en 2009.

Vous avez donc le grand intérêt à mener avec nous ce combat pour le code électoral. Sinon, oubliez de poser votre candidature. Si vous n'apportez au peuple camerounais, la garantie d'élections libres et transparentes à la prochaine présidentielle, vous serez politiquement honni.

2- Pourquoi le Cameroun n'est pas le Liberia s'agissant de monsieur Samuel Eto'o Fils ? Au Liberia, le célèbre footballeur George Weah a bénéficié de son extrême popularité pour devenir président de la République.

Sa démarche, en réalité a été une escroquerie et une entourloupe politiques, qui a consisté à utiliser à des fins dévoyées, le football, un jeu qui suscite des fortes émotions et un attachement du public à ses héros footballeurs. Car le football n'a pas pour objectif de préparer à la fonction présidentielle. C'est un jeu, un sport tout simplement.

S'il en était ainsi Pelé au Brésil, Maradona et Messi en Argentine, Michel Platini en France ou encore Roger Milla en 1992, au lendemain de son exploit en coupe du monde 1990 en Italie, auraient tous candidater aux élections présidentielles.

Car l'affection populaire généralisée qu'il y a eu autour de ces grands joueurs et bien d'autres encore les aurait fait gagner, non pas parce qu'ils auraient eu de meilleurs projets et programmes politiques, mais parce que l'attachement émotionnel de leurs compatriotes à leur égard, aurait supplanté la raison qui consiste à élire des hommes politiques visionnaires à la fonction présidentielle.

Néanmoins, si vos ambitions présidentielles sont réelles, vous devez absolument gagner préalablement deux combats politiques qui démontreront que vous êtes aussi un homme politique : la reconnaissance de la double nationalité et l'adoption d'un code électoral consensuel.

Vous savez bien qu’ayant acquis à une époque de votre vie de footballeur, une autre nationalité, à savoir celle espagnole, vous avez perdu celle camerounaise, conformément à la loi. Une loi discriminante adoptée au Cameroun contre les nationalistes camerounais de l'UPC fuyant les répressions dans leur pays et obligés d'acquérir des nationalités étrangères pour bénéficier des protections des pays d’accueil.

Avec cette loi scélérate, tout camerounais d'origine comme vous, pour vous présenter à l'élection présidentielle, a l'obligation de renoncer à sa nationalité étrangère d'adoption et réintégrer celle camerounaise. Étant par ailleurs entendu que lorsqu'on a perdu sa nationalité camerounaise et qu'on décide de la réintégrer, il faut un décret du président de la République :

Article 28 de la loi de 1968 sur la nationalité camerounaise : "La réintégration à la nationalité camerounaise est accordée par décret". Avez- vous déjà ce décret de réintégration ? Le président de la République vous le signera-t-il, s'agissant de son pouvoir discrétionnaire, au cas où, vous renoncez à celle espagnole ? Pas si sûr.

Monsieur Samuel Eto'o Fils, battez-vous pour la double ou multi nationalité au Cameroun. Nous serons à vos côtés même si, je suis Camerounais et peut-être concurrent à l'élection présidentielle. C'est une question de justice sociale qui transcende les ambitions personnelles. En outre, le conseil constitutionnel du Cameroun a une jurisprudence arrêtée sur cette question, notamment l'arrêt Hervé Emmanuel Nkom rendu en 2019 lors du contentieux des élections législatives.

La candidature de Monsieur Nkom, naturalisé français, avait été annulée pour défaut de décret de réintégration à la nationalité camerounaise alors qu'il détenait un certificat de nationalité camerounaise. Le deuxième combat à mener est celui la réforme consensuelle du Code électoral.

Ce sera alors la preuve que vous êtes un homme politique et non un footballeur qui veut instrumentaliser et escroquer les émotions du football pour usurper une place en politique. Le football sans vos preuves en politique, ne fera pas de vous le président de la République du Cameroun. C'est une chimère.