• La succession de Samuel Eto’o se prépare dans le sérail
• Paul Biya a un plan pour sa succession
• Le profil de Samuel Eto’o inquiète
Invitée sur les plateaux de Dash Tv dans l’émission Prime Time, la journaliste camerounaise Suzanne Kala Lobè analyse le profil des potentiels candidats à la succession de Paul Biya. Même si le chef de l’Etat prépare sa succession, son projet serait complètement différent de ce que brandit la presse depuis un moment à en croire la journaliste qui émet de sérieux doute sur la capacité des proches collaborateurs actuels du chef de l’Etat à gouverner le Cameroun après Paul Biya. Côté opposition, la journaliste estime que les opposants au régime de Paul Biya font plus dans la contestation que dans la proposition d’une véritable alternative.
« L'alternative pour l'opposition c'est de casser les codes. C'est à dire de sortir de la logique tribale, de la logique ethnique et nous fédérer sur un vrai projet. Ils n'ont pas de projet pour le Cameroun. Ils ont des contestations de la manière dont les choses se déroulent », a-t-elle déclaré.
Le mythique Samuel Eto’o
Comme l’ont pensé de nombreux Camerounais, l’élection de Samuel Eto’o à la tête de la Fédération camerounaise de Football le 11 décembre 2021 malgré le soutien de tout le régime Biya à son adversaire inquiète dans le sérail. Au-delà de sa capacité à affronter les dinosaures qui entourent Paul Biya, Samuel Eto’o incarne aujourd’hui l’autre Cameroun dont rêvent de nombreux Camerounais.
« L'élection d'Eto'o a été porteuse d'une petite légende et d'un mythe. Eto'o représentent cette catégorie de Camerounais à qui tout a réussi, qui présente des images de l'excellence et de l'excellence au point où on a pensé qu'il pouvait rivaliser avec éventuellement un autre candidat politique. Tout le monde a besoin de rêver d'un nouveau Cameroun. Le profil d'Eto'o fait penser qu'il y a un nouveau Cameroun possible », explique la journaliste.
L’incomprise
Kala Lobè a fait le choix d'une vie de concubinage avec Bea Man Wayack. Ils ont tous deux également décidé de ne pas avoir d'enfants. Le 5 octobre 2020, elle perdait la maison de son enfance sis à Bali dans un incendie inexpliqué.
Elle obtient un Doctorat en Linguistiques en 1976 à l'Université de Paris III puis un MBA en Management Culturel en 1989. Avec sa thèse qui portait sur Les grandeurs et dissidences au sein d’un parti politique: cas de l’UPC, elle obtient également un DEA en Science Politique en 1997 à l'Université de Bordeaux.
Quoi qu’elle fasse, Suzanne Kala Lobé, choque par ses prises de position iconoclastes. Mais tant ses partisans que ses détracteurs lui reconnaissent une compréhension certaine de l’analyse des questions sociales. Arrivée en France à l’âge de 10 ans, la jeune femme s’engage. Certes dans ses études de linguistique africaine à l’université Paris-III, mais aussi dans la réinsertion des jeunes au sein des communes de banlieue parisienne. Influencée par les événements de Mai 1968 dont elle partage les idéaux, elle fait du militantisme son moteur. Le décès de son père, l’un des fondateurs de Présence africaine en 1991 précipite son retour au Cameroun. « Je comprenais les décalages que je découvrais, je savais qu’il y avait un espace à construire, je me sentais libre, c’était un challenge », se souvient-elle