L’élection présidentielle de 2025 s’annonce mouvementée. Plusieurs partis de l’opposition réclament avant toute échéance électorale au Cameroun, la réforme du code électoral. Le MRC, le SDF, le PCRN et certaines organisations de défense des droits de l’homme avait d’ailleurs soumis à Paul Biya des propositions d’amendement à code électoral.
Le Directeur régional Afrique au National Democratic Institute for International Affairs, Christopher Fomunyoh aussi estime que le Cameroun doit procéder aux réformes électorales avant toute élection. « … les faiblesses inhérentes au cadre institutionnel du pays et les appels fervents pour de réformes électorales majeures pourraient rendre cette option constitutionnelle impraticable, étant donné le très mauvais bilan du pays en matière d’adhésion et de mise en œuvre de sa constitution, de respect de l’État de droit et de l’organisation de scrutins inclusifs et transparents sous Paul Biya. La réforme électorale a fait l’objet d’un tollé, notamment depuis le dernier scrutin présidentiel de 2018 ; il est inconcevable que les partis d’opposition et la société civile acceptent une nouvelle élection présidentielle sans réformes électorales substantielles, a-t-il déclaré.
La succession des chefs d’Etat qui ont duré au pouvoir plonge généralement les pays dans le chaos. C’est ce que redoute Christopher Fomunyoh pour le Cameroun.
« Je peux comprendre l’inquiétude et l’agitation autour de la présidence de Paul Biya, car historiquement, comme l’illustrent les exemples de présidents africains qui ont servi longtemps tels que Houphouët Boigny en Côte d’Ivoire, Omar Bongo au Gabon, Gnassingbé Eyadéma au Togo, et Muammar Kadhafi en Libye, la mort de dirigeants ayant duré au pouvoir est synonyme de chaos et de confusion, surtout lorsque diverses factions se disputent les postes et que certains cherchent à remplacer le président dans un contexte de griefs persistants. En tant que le plus vieux président du monde, Paul Biya a maintenu de nombreux courtisans ensemble pendant ses quatre décennies de règne grâce à des méthodes autocratiques typiques telles que les réseaux de patronage, la corruption excessive et l’instrumentalisation de l’armée et des services de sécurité pour réprimer la dissidence et obtenir une loyauté totale envers sa personne », explique-t-il.