Me Alice Nkom, co-présidente du Conseil d’administration et Maximilienne Ngo Mbe, directrice exécutive du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac), ont donné un point de presse, mardi 19 septembre 2023, au siège social de cette organisation de la société civile. Ceux qui avaient, presque déchanté, du fait du silence ronflant du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac), au sujet de la météo sociopolitique en Afrique centrale, ont reçu un pied de nez éloquent.
Mardi 19 septembre 2023, le Redhac, par le truchement de la Coprésidente de son Conseil d’administration, Me Alice Nkom et la directrice exécutive, Maximilienne Ngo Mbe, a brisé la glace. Un point de presse organisé à l'occasion de la rentrée solennelle de l’une des plus importantes organisations de la société civile ayant pignon sur rue en Afrique centrale.
L’occasion faisant le larron, le Redhac au cours de ce coming out, a passé en revue le climat sociopolitique de l’heure dans 04 pays de la région d’Afrique centrale. Le Gabon, la RDC, le Tchad et le Cameroun. Au sujet du pays de Paul Biya, le Redhac note pour le déplorer, la restriction de l’espace civique marqué ces derniers 06 mois par l’interdiction de 30 réunions, y compris dans des domiciles privés. Toutes choses qui sont des marqueurs des atteintes aux droits fondamentaux de l’Homme, avec pour points culminants, des arrestations et des détentions arbitraires, à la pelle.
Le Redhac n’est pas passé par monts et vaux, pour tirer à boulets rouges sur certaines autorités administratives, lesquelles ont dans leur viseur, des journalistes qui dénoncent les tares et avatars d’une mal gouvernance érigée en norme dans un État supposé prôner la transparence, l’équité, la Justice sociale et très à cheval sur le respect des principes orthodoxes. En guise d’illustrations, le Redhac convoque les affaires Martinez Zogo, Ola Bébé, Wazizi… des journalistes, lâchement assassinés et dont les enquêtes tardent à fournir des explications et à dévoiler les auteurs, co-auteurs et commanditaires.
Des attaques dans le registre du terrorisme, le Redhac observe la reprise des attaques de la secte salafiste, Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord, avec son cortège d’actes de violations des droits humains, des enlèvements et des déplacés internes, à n’en plus finir. Idem pour le climat sociopolitique dans les régions anglophones du pays où le Redhac constaté une recrudescence de violence par les attaques des séparatistes dans le Noso, empreintes de diverses exactions sur les civils et sur les militaires, enlèvements des femmes et atteintes à l’éducation.
Pour rester dans l’air du temps, le Redhac observe à l’occasion de la rentrée scolaire, « la précarité dans laquelle, nombre d’enseignants vivent, lesquelles subissent des menaces juste, parce qu’ils réclament leurs droits ». En sus, la nomination du président de la Commission des droits de l’homme et ses membres, toujours pas accompagnée d’un décret d’application, rend caduc le travail que fait cette Commission, noté le Redhac et les associations regroupées autour de l’initiative dénommée « Action civile 237 » dans leur démarche de prévention, d’action e de propositions.
Eu égard à ces observations, le Redhac demande au gouvernement du Cameroun d’enquêter systématiquement sur les représailles venant de toutes parts contre les journalistes, faire du régime de déclaration des manifestations une règle pour garantir les libertés fondamentales, libérer les prisonniers d’opinion incarcérés depuis 2020, adopter la Loi pour la dépénalisation des délits de presse et la Loi portant protection des droits défenseurs des droits humains, mettre fin à l’utilisation du tribunal militaire contre les civils et réécrire la Loi 2014 de décembre 2014 portant répression des actes de terrorisme.