Des Ambazoniens ont marché mardi 25 septembre sur le Directeur du CES (Collège d’Enseignement Général) Bilingue de Fossong Ellelem. Le Directeur dont le nom n’a pas été dévoilé par nos sources a décidé de braver l’insécurité à laquelle fait face le petit village de l’arrondissement de Fongo-Tongo.
Dix minutes seulement après l’ouverture du CES Bilingue, qui était resté fermé depuis la rentrée scolaire pour des raisons d’insécurité, des sécessionnistes ont fait irruption dans l’enceinte de l’établissement mardi matin.
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Ces individus ont immobilisé le Directeur qu’ils ont passé à tabac, avant de l’abandonner presque dans le coma. Il a été transporté à l’hôpital de district de Dschang où il est sous soins intensifs.
Selon nos sources, le groupement Fossong Ellelem est aujourd’hui désert. Le chef supérieur et ses notables, comme de nombreuses familles se sont réfugiés dans la ville de Dschang, chassé de leur terroir par l’insécurité de plus en plus grandissante.
« Ces Ambazoniens ont saccagé notre village. Les militaires qui se trouvent à Lotsa n’interviennent pas, et quand ils le font c’est quand les gars sont repartis. Nous sommes abandonnés à nous-mêmes », a confié une source sous anonymat.
Cet « exil » n’est pas sans les écœurer. Ils tiennent pour responsable les autorités administratives et le commandement militaire. En effet, le poste militaire a plutôt été installé à 800 mètres de la limite entre Fongo-Tongo et Fossong Ellelem, soit pour sécuriser les populations de Fongo-Tongo.
Du coup les Fossong Ellelem, peuple de 5000 habitants, se sont sentis abandonnés. D’où l’abandon du village pour Dschang. Cet « exil », cet « abandon » vient conforter les Fossong Ellelem dont les revendications permanentes ont souvent porté sur leur abandon du fait de leur poids démographique faible mis à côté des 20 autres groupements du département de la Menoua.
Nos sources rapportent que des soupçons pèsent sur des filles Mockbie mariées à Fossong Ellelem. Si elles n’ont pas alerté les Ambazoniens de l’arrivée du directeur, il va sans dire que ces assaillants auraient alors déjà pris possession du village abandonnée à quelques vieillards qui ne peuvent se déplacer du fait du poids de l’âge ou de l’état de santé très dégradé.
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Du côté des notables, le village s’organiseraient pour lancer un appel en direction de tous les adultes non scolarisés afin qu’ils regagnent le terroir pour le libérer au cas où, ou plus le sécuriser.
Selon les autorités administratives, la crise anglophone a fait enregistrer plus de 5000 déplacés dans la ville de Dschang. Ils viennent des régions anglophones, et de Fossong Ellelem. Ce groupement tend à devenir le village de la région de l’Ouest où l’insécurité pourrait empêcher la tenue de l’élection présidentielle prévue le 7 octobre prochain.