Actualités of Wednesday, 8 June 2016

Source: cameroon-info.net

Amadou Ali reprend du service

Le vice-premier ministre Amadou Ali Le vice-premier ministre Amadou Ali

Le lundi 6 juin 2016, il était à la tête d’une délégation qui a tenu une réunion de travail dans la capitale camerounaise avec une délégation venue du Nigéria. La rencontre qui était présidée par le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel portait sur la démarcation des zones encore querellées de la frontière entre le Cameroun et le Nigéria.

Depuis le 10 octobre 2002 que la Cour Internationale de Justice (CIJ) a rendu son verdict en faveur du Cameroun dans le conflit frontalier qui l’a opposé au Nigéria, la mise en pratique de la nouvelle démarcation de la totalité de la frontière terrestre et maritime entre les deux pays traîne. Déjà 14 ans que Yaoundé et Abuja cherchent un terrain d’entente pour boucler définitivement ce conflit qui avait amené en 1994, les Présidents camerounais et nigérian à solliciter l’arbitrage de l’Organisation des Nations Unies (ONU).

«Je veux rassurer les Camerounais que le Nigéria respecte la loi. Le contentieux concernant Bakassi a été jugé par la Cour Pénale Internationale. Actuellement, nos experts travaillent sur la question et, ensemble, on va trouver une solution qui arrange nos deux pays».

Propos du président du Nigéria, le 6 mai 2016, lors d’une visite d’Etat du Président camerounais à Abuja. Il balayait d’un revers de la main par ses propos, des soupçons qui laissaient croire que le Nigéria ne voulait pas restituer au Cameroun, la partie querellée de la frontière riche en pétrole et en poisson. La tripartite tenue hier à Yaoundé avait donc pour objectif de trouver un terrain d’entente dans des zones où le désaccord persiste.

Le Communiqué final ci-dessous a été publié à l’issue de la rencontre de Yaoundé.

Communiqué Presse

Mohamed Ibn Chambas félicite le Cameroun et le Nigéria pour leur décision de parachever la démarcation des frontières terrestres Yaoundé, 6 juin 2016.

En sa qualité de Président de la Commission Mixte Cameroun-Nigeria (CMCN), le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, M. Mohamed Ibn Chambas a présidé aujourd’hui, à Yaoundé, la deuxième réunion des Chefs de délégations du Cameroun et du Nigéria de la CMCN.

Le Cameroun, qui accueillait cette réunion, était représenté par le Vice-Premier Ministre, M. Amadou Ali, tandis que la délégation nigériane était représentée par le Ministre de la Justice M.Abubakar Malami SAN.

Sous l’impulsion de M. Ibn Chambas, les deux parties ont passé en revue les points essentiels, et ont convenu de la nécessité de résoudre les questions en suspens à travers la mise en place d’une feuille de route pragmatique et ambitieuse, dans laquelle la priorité sera donnée à la résolution rapide des zones de désaccords ; au parachèvement de la démarcation de la frontière terrestre ; et au lancement des projets socio-économiques pour renforcer la confiance au sein des populations affectées par la démarcation, ainsi que le besoin d’approvisionner le Fond de Placement pour accomplir les tâches qui restent.

«Je salue l’esprit positif des deux Chefs de délégations et les félicite pour leurs engagements forts pour parachever la démarcation et renforcer l’assistance aux populations affectées », a déclaré le Président de la CMCN, M. Ibn Chambas.

De son côté, le Chef de la délégation du Cameroun, le Vice-Premier Ministre, M. Amadou Ali, a exprimé la détermination de son gouvernement de travailler avec toutes parties pour résoudre les questions en suspens et mettre en œuvre la décision de la CIJ.

Dans le même état d’esprit de coopération, son homologue nigérian, le Ministre de la Justice, M.Aboubakar Malami SAN, a réitéré l’engagement de son pays à accélérer les travaux de démarcation sur les 100 km restants et de prendre les mesures nécessaires afin de résoudre toutes les questions en suspens.

La deuxième réunion des Chefs de Délégation de la CMCN a adopté un Communique Final, et a convenu de convoquer les parties pour une réunion le mois de novembre prochain afin d’évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvre de la feuille de route.

La CNMC - En 1994, les chefs d'État du Cameroun et du Nigéria ont demandé des conseils à l'Organisation des Nations Unies pour résoudre leur conflit frontalier. Le 10 octobre 2002, la Cour internationale de Justice (CIJ) a rendu son arrêt sur les demandes qui lui ont été soumises, statuant sur la démarcation de la totalité de la frontière (terrestre et maritime) entre le Cameroun et le Nigéria - du lac Tchad au Golfe de Guinée.

Les deux États ont convenu de respecter et de mettre en œuvre la décision. Et à leur demande, l'Organisation des Nations Unies a créé en novembre 2002, la Commission mixte Cameroun-Nigéria (CNMC), qu'elle préside. Le mandat de la CNMC est de : démarquer la frontière terrestre et délimiter la frontière maritime; apporter son soutien au retrait des troupes et au transfert d'autorité dans la région du lac Tchad, tout au long de la frontière terrestre et de la péninsule de Bakassi; répondre aux besoins des populations touchées par les activités de démarcation; élaborer des recommandations sur les mesures de renforcement de la confiance et promouvoir des projets économiques conjoints visant à promouvoir la coopération transfrontalière pacifique; et enfin, soutenir la Commission du Bassin de Lac Tchad.