Actualités of Tuesday, 12 June 2018

Source: camer.be

Ambazonie: Issa Tchiroma prédit le pire après le massacre de Menka

Au moins 30 présumés terroristes ont été tués par l'armée Au moins 30 présumés terroristes ont été tués par l'armée

Dans une déclaration faite à la suite de ce massacre du 25 mai 2018 dans le village martyr Menka, et sur la sanglante guerre civile en cours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le président du Mrc pense que « le chef de l’Etat doit une explication au peuple Camerounais ».

Dans la nuit du 25 mai dernier, un massacre s’est produit à Menka, village du département de la Mezam dans le Nord-ouest. A la suite de cette scène macabre, des images insoutenables de soldats tués, décapités..., de jeunes tués et abandonnés dans la nature, aux prises d'otages utilisés aux fins de chantages, aux incendies d'écoles, etc., ont, selon le Mouvement pour la renaissance du Cameroun, été bouleversantes pour les Camerounais. Face à la gravité de la situation, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc) a fait le choix d’attendre les explications du Gouvernement avant de se prononcer.

« Ces images atroces nous ont replongées dans l’histoire tragique de notre pays, plus précisément dans les évènements de la guerre contre les nationalistes menée à la veille et après l’indépendance du Cameroun et pudiquement dénommée opération de « pacification », déplore Maurice Kamto qui pense qu’il y a eu de la manipulation de la part du gouvernement.

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« Les premières explications données par le porte-parole de l’Armée au sujet de cette boucherie, laissent perplexes et sont à bien des égards, insatisfaisantes. Il en est de même de celles données dans une décontraction surprenante par le porte-parole du Gouvernement sur les antennes de la télévision nationale (Crtv), le mardi 29 mai 2018, au soir. Après que les horreurs de Menka ont été rendues publiques, le porteparole de l’Armée a fait une sortie qui laisse penser que ce sont nos forces de défense qui ont produit le macabre bilan du 25 mai dans ce village près de Santa.

De plus, le 29 mai, lors d’une conférence de presse dédiée, le ministre de la Communication et Porte-parole du Gouvernement a levé tout équivoque, non pas, hélas! Sur les circonstances des horreurs commises, mais sur le fait que les Camerounais victimes de ces atrocités ont été abattus par l’Armée. Plus grave, le Porte-parole du Gouvernement a prévenu les Camerounais de ce que si ceux qui ont pris les armes contre leur patrie ne les déposaient pas, et ce, sans conditions, il faudrait malheureusement que l’on s’attende à revoir d'autres scènes horribles comme celles de Menka ! ».

Et de constater, avec effroi, que les postures du pouvoir, en l'occurrence du chef de l’Etat, chef des Armées et du Ministre Délégué en charge de la défense, semblent avoir enlevé à l'Armée nationale toute obligation de compétence morale et de respect des règles du droit des conflits armés dans la conduite de cette sale guerre. Aussi, suggère Maurice Kamto, le chef de l’Etat, chef des Armée doit-il faire, sans délai, une clarification des circonstances exactes de cette tragédie. Car, affirme-t-il, Il le doit au peuple camerounais . En plus de l'explication attendue par la nation, le chef de l’Etat, poursuit Maurice Kamto, doit ordonner une enquête sérieuse sur cet évènement qui endeuille les familles et met tristement à nouveau notre pays sur la sellette.

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« Il est donc dans l’intérêt du Gouvernement de faire toute la lumière sur les massacres de Menka, qui surviennent alors que certains pays amis du Cameroun - pourtant présents à ses côtés dans la lutte contre la secte Boka Haram - après avoir condamné sans ambigüité les actes terroristes intolérables des sécessionnistes, ont dénoncé publiquement "des assassinats ciblés" commis par les forces de sécurité dans les régions anglophones en crise. Sa crédibilité, tant au niveau national qu’international, en dépend », croit le président national du Mrc.

Il faut dire que ces évènements viennent malheureusement conforter la position du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun et de nombreux autres acteurs tant nationaux qu’internationaux selon laquelle le recours à la force armée n'est pas la solution idoine à la crise anglophone.