Me Felix Agbor Balla, l’un des leaders de la contestation anglophone a rendu visite en début aux détenus anglophones dans leur différents lieux de détention. Dans un compte rendu de sa visite publié sur les réseaux sociaux, l’avocat a révélé le but de sa démarche ainsi que le message apporté aux différents détenus rencontré.
Lire l’intégralité de son compte rendu :
« Nous avons rendu visite le mardi 7 novembre à Marcel Amabo et à l'avocat Edwin Fongo qui sont actuellement détenus au SED de Yaoundé. Marcel, un homme dynamique et travailleur qui s'oppose à l'injustice, son arrestation a perturbé ses projets de mariage.
Barrister Edwin, un avocat de common law qui a assisté à toutes les séances du tribunal pendant mon procès. Nous avons longuement parlé, les encourageant à rester très forts dans leur esprit alors que nous travaillons dur pour défendre leur liberté.
Le jeudi 9 novembre, lors d'une visite à la police judiciaire à Elig Essono où nous avons trouvé 11 de nos personnes détenues. J'étais navré et triste d'en découvrir quelques-uns qui ont été détenus pendant 4 mois sans un seul visiteur, sans inculpation et sans soutien juridique.
Tout en encourageant Germaine Dzenjoh, Fri Cristabel et Tita Eric à rester résilientes, je demande à tous de nous rappeler que nous formons une seule famille, c'est pourquoi nous devons trouver nos frères et soeurs et les soutenir au mieux de nos capacités.
Germain est une Sakerrette qui a été arrêtée à son bureau, une imprimerie à Limbe. Elle a un fils de 3 ans, une mère pauvre et veuve et a perdu son père il y a quelques mois.
Fri Christabel est une commerçante de fruits qui a été arrêtée en revenant de la vente au bord de la route. Elle est une mère de jumeaux, les enfants ont été envoyés pour être avec sa mère malade dans le village pour l'instant. Les deux femmes sont les principales gagnantes du pain de leur famille et sont les deux seules femmes bloquées à Elig Essono.
Le professeur Eric Tita, qui enseigne à l'université de Bamenda, souffre actuellement de problèmes de vue à cause d'une détention de 4 mois.
J'ai passé le vendredi 10 novembre avec Mancho Bibixy, Terence Penn et nos frères à la prison de Kondengui. Mancho et Penn sont de bonne humeur malgré leurs conditions de vie difficiles en prison et l'incertitude persistante autour de leur procès.
Au cours de cette réunion, Mancho Bibixy a appelé à plusieurs reprises à la paix et à l'unité parmi tous les anglophones et a apprécié les efforts pour la libération de tous les détenus, car il veut que tout le monde soit libre.
Ce moment a régénéré mon esprit, a encouragé mon courage, renforcé par la détermination et je leur ai promis-
NOUS NE REPOSONS PAS JUSQU'À TOUS RETOURNEZ À LA MAISON LIBRE! »