Dans une déclaration publiée le 15 mai 2018, le parti d’obédience nationaliste accuse la France, la Grande-Bretagne, les présidents Amadou Ahidjo, Paul Biya et John Ngu Foncha d’être à l’origine du conflit qui embrase les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Le MANIDEM se prononce sur la crise anglophone. Dans une Déclaration publiée le 15 mai 2018 son comité de réorganisation appelle à « reconstruire ensemble notre vivre ensemble ». Il indique que la crise qui a cours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest est le résultat d’un complot qu’auraient ourdi la France et de la Grande-Bretagne et certains de leurs alliés aux Nations Unies. Un complot mis en œuvre sur place au Cameroun par Ahmadou Ahidjo et John Ngu Foncha.
Selon le Manidem, « la francophonisation, commandée par De Gaulle lui-même à Ahidjo, la perte des pratiques démocratiques, la dictature se sont développées davantage en zone anglophone ». Ce qui fait dire au parti d’obédience upéciste que la crise a des origines politiques profondes.
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Pour lui le régime de Paul Biya porte la principale responsabilité dans la dégradation de la situation actuelle. Il indexe aussi les organisations civiles et les partis de l’opposition qui nient l’origine néocoloniale du problème. Ils sont aussi responsables, dit le Manidem, parce qu’ils trompent le peuple. « Ils sont tous solidairement comptables du sang versé par des jeunes innocents qui tombent », lit-on dans la déclaration.
« Beaucoup alimentent le flou en prétendant que le dialogue avec les sécessionnistes ramènera la paix. D’aucuns ont même osé mettre sur le même plan le combat sécessionniste et celui des patriotes upécistes. C’est une forfaiture intolérable. Le sécessionnisme est plutôt la négation et le rejet du combat upéciste pour l’unité de la nation kamerunaise, embryon des Etats-Unis d’Afrique », dit le MANIDEM pour qui même si le dialogue n’est pas organisé, il faut arrêter cette guerre injuste. » Et d’adresser cette injonction aux combattants anglophones : « que ceux qui ont pris des armes, pour réclamer la partition du Kamerun, déposent les armes ».
Le MANIDEM appelle à un cessez le feu sans aucune condition des bandes armées sécessionnistes ou non, à opposer la force des arguments historiques et politiques qui ont consacré la justesse du choix d’unité à tout argumentaire tendant à justifier le crime sécessionniste, à opposer une force légitime mais mesurée à tout acte favorable à la sécession à la renonciation définitive au recours aux armes pour diviser le pays ;à une expression solennelle et sincère d’une demande de pardon des sécessionnistes à la Nation kamerunaise qu’ils ont gravement offensée, à un consensus de tous (citoyens, gouvernement, forces armées, associations de la société civile, organisations traditionnelles et religieuses, partis politiques, etc.) sur l’inviolabilité de l’unité du Kamerun.