Actualités of Monday, 5 February 2018

Source: journalducameroun.com

Ambazonie: des chefs de villages forcés à cotiser 500.000 pour les sécessionnistes

Ces autorités sont victimes de menace de mort Ces autorités sont victimes de menace de mort

Le week-end dernier, ces autorités traditionnelles du Sud-Ouest ont dénoncé, sous anonymat, les sommes d’argent exigées par des individus se présentant comme des sécessionnistes.

La crise anglophone prête le flanc à de nombreuses dérives. Le week-end dernier, des chefs traditionnels de la région du Sud-Ouest, précisément du département de la Mémé, ont révélé, au cours d’une rencontre avec la presse, le calvaire qu’ils traversent depuis plusieurs semaines. Ils disent recevoir des messages et des appels d’interlocuteurs inconnus se présentant comme des sécessionnistes. Ceux-ci exigent de fortes sommes d’argent contre la garantie d’une non-agression.

L’un des chefs traditionnels a raconté que la dernière fois qu’il a reçu un appel de menace, son interlocuteur exigeait la somme de 500.000 francs CFA.

Pour l’autorité traditionnelle, il est anormal que des individus profitent de cette crise pour se faire de l’argent, ce d’autant plus que rien n’indique s’il s’agit d’escrocs ou réellement de militants de la cause séparatiste. Ces appels particuliers ne visent pas seulement les chefs traditionnels, mais aussi les opérateurs économiques. Un cacaoculteur a déclaré avoir déjà payé la somme de 1 million de francs CFA pour que sa vie soit épargnée. Une autre victime dit avoir déjà versé de l’argent deux fois pour les mêmes raisons.

Les expéditeurs de ces messages de menace utilisent majoritairement le mobile money comme mode de paiement. Les chefs traditionnels ont noté que les transferts sont effectués via des numéros de téléphone identifiés. Cependant, ils craignent pour leur vie, raison pour laquelle ils n’ont pas voulu être clairement cités.

Au cours d’une récente interview, le sous-préfet de l’arrondissement de Mbongue (Sud-Ouest) a demandé aux populations de ne pas céder au chantage car, si ces interlocuteurs inconnus sont des séparatistes, les rançons exigées pourraient servir à l’achat d’armes qui entretiendraient la crise qui secoue les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest.