Au moins 10 personnes de nationalité camerounaise ont été interpellées dans la ville de Calabar, capitale de l’Etat fédéré de Cross River au Nigeria, au début du mois de mars 2018 par des agents de sécurité.
La nouvelle circule dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sous forme de rumeur non encore confirmée de sources sécuritaires camerounaises. Même les membres du gouvernement de la république virtuelle de l’Ambazonie qui ont l’habitude des grandes annonces affichent profil bas.
« Nous ne sommes pas en mesure de dire s’il y a eu des interpellations ou si certains compatriotes se sont rendus eux-mêmes aux autorités nigérianes pour demander leur protection », a indiqué un membre de la communauté estudiantine camerounaise basé à Calabar Contacté par Le Jour, un officiel nigérian a confié hier lundi 05 mars que « plusieurs individus de nationalité camerounaise sont aux arrêts pour avoir mené des actions clandestines contre le gouvernement du Cameroun à partir de notre sol ».
La source en question précise que des combattants et des activistes politiques de la mouvance sécessionniste figurent parmi les suspects. Le Jour a appris que les sécessionnistes interpellés à la frontière sud-ouest du Cameroun sont détenus dans les locaux de la Department of State Security, au lieu-même où Ayuk Tabe et ses compagnons avaient été gardés au secret pendant plusieurs jours, avant d’être finalement extradés vers Yaoundé. Pour l’instant, l’on ne dispose d’aucune indication sur l’identité des personnes arrêtées.
De source sécuritaire nigériane, Abuja a ordonné à tous les opératifs de sécurité de mettre la main sur tout citoyen camerounais coupable d’activité de déstabilisation contre son voisin. C’est en application de cet ordre que les 10 personnes en cause ont été mises aux arrêts, probablement le 1er ou le 2 mars 2018. Difficile de dire si ces personnes seront à leur tour extradées vers le Cameroun comme la vague des sécessionnistes arrêtées précédemment.
Pour mémoire, les membres du gouvernement intérimaire de l’Ambazonie, Ayuk Tabe, Dr Nfor Ngala Nfor, Dr Fidelis Nde Che, Dr Henry Kimeng, Prof. Awasum, Dr Cornelius Kwanga, Wilfried Tassang, Me Eyambe Elias et Dr Ojong Okongo avaient été interpellés au Nera Hotel d’Abuja, le 05 janvier 2018 à 19H30 par des agents spéciaux nigérians alors qu’ils tenaient une réunion de stratégie pour l’intensification de la lutte armée contre les forces camerounaises stationnées dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.