Le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement a réagi le 27 juillet 2018 au communiqué des religieux anglophones convoquant une conférence anglophone du 29 au 30 août prochains à Buea, et dont la libération des personnes incarcérées dans le cadre de cette crise serait une des solutions au retour de la paix.
Interrogé au journal télévisé du 27 juillet 2018 sur la chaine publique CRTV, le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement s’est prononcé sur les propositions faites à travers un communiqué des religieux anglophones le 25 juillet 2018 relatif à un dialogue sur la crise anglophone.
Issa Tchiroma, Bakary invite le public à ne pas faire l’amalgame entre les terroristes qui tuent et l’armée régulière qui veille sur les hommes et les biens. « Je voudrais au nom du gouvernement dire la chose suivante: toute initiative, d’où qu’elle vienne pourvu qu’elle contribue à consolider la paix sur l’ensemble du territoire là où cette dernière serait menacée, toute initiative qui concoure à consolider l’héritage que les pères fondateurs de notre nation nous ont légué est la bienvenue », a d’emblée salué le ministre de la communication.
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Avant de désapprouver la démarche des religieux. « En revanche, s’agissant de ce communiqué, au nom du gouvernement, je voudrais marquer un étonnement qui consiste à dire qu’on ne peut pas se permettre de placer sur un même piédestal l’armée républicaine, qui aujourd’hui se déploie et se bat pour la protection de l’intégrité territoriale de notre nation, la mettre au même niveau que des bandes armées, des terroristes qui tuent, égorgent, décapitent, brûlent les écoles, commettent un crime imprescriptible, qui consiste à empêcher aux jeunes Camerounais, à nos enfants, les futurs dirigeants de notre nation d’acquérir les connaissances indispensables pour la gouvernance de notre nation. Que ceux là empêchent à nos enfants d’aller à l’école est un crime incompréhensible, inacceptable ».
Issa Tchiroma Bakary s’est voulu encore plus catégorique :« on ne peut pas également non plus demander à un Etat de droit, comme le nôtre de libérer ceux qui ont tué, massacré et qui se trouvent aujourd’hui arrêtés et qui quoi qu’il arrive, parce que nous sommes dans un Etat de droit, seront donc traduits devant les tribunaux pour répondre de leurs forfaits », a réitéré le porte-parole du gouvernement, comme pour rejeter la convocation de ladite conférence. Reunis le 25 juillet dernier à Douala autour du cardinal Christian Tumi, haut dignitaire de l’église catholique, trois autres dignitaires religieux dont le Révérend Babila George Fochang de l’église presbytérienne du Cameroun, Imam Tukur Mohammed Adamu de la mosquée centrale de Bamenda (Nord-Ouest) et Imam Alhadji Mohammed Aboubakar de la mosquée centrale de Buéa (Sud-Ouest) se sont retrouvés pour poser les jalons d’une future conférence anglophone pouvant contribuer à la fin de la crise anglophone qui secoure ces deux régions depuis près de deux ans.
La réponse du porte-parole du gouvernement marque visiblement une fin de non-recevoir à cette initiative à moins qu’il ne soit désapprouvé.