Actualités of Wednesday, 18 July 2018

Source: camer.be

Ambazonie: intensification des rafles, panique à Douala

La crise anglophone dure et continue de faire des victimes. La crise anglophone dure et continue de faire des victimes.

Bonabéri, quartier limitrophe des Régions du Sud et du Nord-Ouest, est régulièrement ratissé depuis quelques jours par les forces de l'ordre.

Exceptionnellement, la traditionnelle réunion de sécurité et de coordination administrative des 25 et 26 juin 2018 avait pour cadre la mairie de Douala 4ème. A Bonabéri, autour de Samuel Ivaha Diboua, le gouverneur de la Région du Littoral, son état-major régional constitué des 6 sous-préfets d'arrondissement, des responsables des services de sécurité et de renseignement du Littoral.

L'ordre du jour porte essentiellement sur les conséquences de la crise anglophone dans la Région, en l’occurrence le déplacement des populations, les possibles infiltrations d'éléments armés, les trafics divers, etc. Depuis l'attaque, en juin dernier, par les sécessionnistes anglophones de la localité de Penda Mboko, dans le département du Moungo, les autorités administratives sont en état d'alerte. Elles redoutent une exportation du conflit des Régions anglophones vers la Région du Littoral.

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D'où le choix symbolique de Douala 4ème, arrondissement limitrophe à la zone anglophone et abritant une forte colonie de ressortissants du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, pour accueillir une réunion de sécurité. L'info claire et nette .Aucune information n'aura filtré au terme de cette concertation spéciale. Même si Frédéric Koum Elangue, le maire de Douala 4ème, a tôt fait de tirer la sonnette d'alarme : « Nous demandons aux forces de l’ordre de suivre les mouvements des populations.

Parce que notre préoccupation est que Bonabéri risque devenir une cellule dormante de nos frères qui ne comprennent pas encore que le Cameroun est un et indivisible ». Des instructions fermes et claires auraient certainement été données pour une intensification des patrouilles. Tout comme les contrôles sont devenus réguliers et ciblés: fouilles de taxis et autres véhicules civils et commerciaux, bouclage de périmètre, rafles, contrôles de pièces d'identité, etc.

Bonabéri connaît ainsi depuis quelques jours une vague d'interpellations de personnes plus ou moins suspectes. Des véhicules de police bondés de personnes interpellées sont de plus en plus visibles dans Les artères de Douala. Ces opérations de ratissage, a-t-on appris, « visent à prévenir toute infiltration de sécessionnistes dans la Région du Littoral ». La thèse des "relais sécessionnistes et cellules dormantes séparatistes" déjà établis à Douala est d'ailleurs avancée.

Aussi, les habitants de la capitale économique ont remarqué la reprise des fouilles de sacs et les contrôles de pièces d'identité dans certains services publics. C'est par exemple le cas à l'entrée des services du gouverneur de la Région où on constate un filtrage minutieux des personnes et des biens. On se souvient que de telles mesures de sécurité avaient été également édictées en 2014 au plus fort de la lutte contre la secte terroriste Boko haram. Parmi ces mesures prescrites par Joseph Beti Assomo, alors gouverneur du Littoral, figurait la fouille corporelle par détection de métaux.

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Cet instrument espion marque également son grand retour dans certains points d'affluence très fréquentés de Douala : hôtels, supermarchés, snack-bars, agences de transport, etc. Normal, d'après les statistiques obtenues auprès de la communauté urbaine de Douala (Cud), la capitale économique accueille en moyenne 100.000 nouvelles âmes par an, avec un important flux provenant des deux zones anglophones.