Ils ont profité de la tribune que leur a offert le président de la Commission Nationale pour la Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme (CNPBM) pour exprimer leur colère et leurs doléances.
Peter Mafany Musonge qui conduisait la mission de la Commission qu’il préside a tenu d’entrée de jeu à rassurer tous les participants à la rencontre organisée à Bamenda à l’effet d’écouter les populations de la région du Nord-ouest sur les questions du bilinguisme, du multiculturalisme, du vivre ensemble, et la crise anglophone qui inflige des souffrances atroces aux populations et un manque à gagner considérable à l’économie de la région. Tout le monde devrait se sentir libre de prendre la parole et d’exprimer ses opinions.
Et les participants aux assises n’ont pas manqué l’occasion. Ils ont formulé des propositions à l'endroit du gouvernement.
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On peut relever celles demandant au gouvernement de : créer des conditions favorables au retour des personnes déplacées à l'intérieur du pays dans leurs domiciles ; de débattre des problèmes relatifs à l'institution du fédéralisme dans notre pays ; de trouver d'urgence des solutions aux problèmes de fond posés, en vue d'un retour à la paix ;d'initier un dialogue franc, sincère et inclusif entre le gouvernement et les Anglophones, y compris ceux de la diaspora pour trouver des solutions durables à la crise actuelle; se pencher sur la gestion des enseignants qui sont coincés entre leur hiérarchie et les groupes armés ; d'accélérer la réalisation des infrastructures dans la Région; d'abroger la loi sur le terrorisme ; d'accorder une amnistie générale aux personnes emprisonnées ou en exil du fait de la crise; de rechercher des solutions permettant aux villageois entrés dans la clandestinité de retourner dans leurs domiciles ; d'instruire les sociétés et établissements publics de mener leurs activités dans les deux langues officielles; de ramener au pays tous les Camerounais réfugiés au Nigéria; de veiller à ce que le patriotisme soit le mot d'ordre de tous les fonctionnaires; de permettre aux Camerounais vivant à l'étranger d'avoir la double nationalité ; de faire en sorte que l'unité du pays repose sur l'équité et l'impartialité; de permettre à la CNPBM de mettre effectivement en place les services déconcentrés prévus dans son organigramme; de revoir la manière de présenter l'histoire du Cameroun ; d'insuffler un changement de comportement dans la gestion des affaires publiques; de ramener la dépouille de l'ancien président Ahmadou Ahidjo dans le pays, etc.
Plus de 800 personnes ont assisté aux travaux dont 35 participants ayant pris la parole. Ils étaient hommes politiques dont le président du SDF, les membres du parlement, des universitaires, des chefs traditionnels et des autorités religieuses, des conducteurs de motos, des « bayam-sellams », des journalistes, des jeunes filles et garçons, des membres de la société civile, des hommes d'affaires.