Actualités of Wednesday, 15 August 2018

Source: Quotidien Mutations

Ambazonie: la communication de Issa Tchiroma terni l'image de l'armée

La crise anglophone dure et continue de faire des victimes. La crise anglophone dure et continue de faire des victimes.

C’est indubitablement un coup dur pour l’image de l’armée camerounaise, connue pour sa discipline et son professionnalisme sur divers fronts au Cameroun, en Afrique et dans le monde.

Les premiers résultats de l’enquête ordonnée par le chef de l’Etat au sujet de la vidéo qui a longtemps fait le buzz sur les réseaux sociaux, laquelle montre des militaires assassinant froidement deux mères et leurs enfants dans la région de l’Extrême-Nord, sont tombés vendredi, tel un hachoir sur la table du boucher.

D’après le communiqué signé du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, sept personnels militaires ont été arrêtés et mis à la disposition de la justice dans cette affaire. Même s’ils jouissent de la présomption d’innocence, leur mise aux arrêts est déjà le signe qu’il y avait derrière la fumée de la vidéo choquante le feu de bavures inacceptables.

On ne reviendra pas ici sur la communication publique désastreuse sur le sujet, tout simplement parce que nous osons espérer que les officiels à l’œuvre ou commis à la tâche sauront tirer les conséquences, toutes les conséquences de leur gaffe. L’essentiel, pensons-nous, c’est que le haut-commandement n’a pas cédé à la sensiblerie dans le traitement de ce dossier fort embarrassant, et a tenu à ce que toutes les responsabilités soient établies. Cette option a fait mentir la maxime désormais bien camerounaise qui veut que lorsqu’on veut enterrer une affaire, on crée une commission d’enquête.

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Dans toutes les troupes en opération, il a souvent existé des brebis galeuses. Ce n’est pas l’apanage de l’armée camerounaise. Les fâcheux épisodes ayant mis en scène des soldats de l’armée française en République centrafricaine ou au Mali constituent la preuve que tout n’est pas toujours totalement blanc comme neige. C’est au commandant en chef de ne pas faire le dos rond lorsque cela survient.

A chaque fois que cela viendrait à se produire chez nous, il faudra donc enquêter et prendre les décisions qui s’imposent. Le mot d’ordre doit être « Tolérance zéro ». Se borner à agiter le chiffon rouge du complot, alors que nous nous savons scrutés par les organisations et puissances « droit de l’hommistes », est une démarche contreproductive, voire suicidaire.
En ce moment circule sur les réseaux sociaux une autre vidéo choquante, qui d’après les « experts » d’Amnesty International, jamais en retard d’une remontrance au Cameroun, « montre des membres des forces de sécurité camerounais tirant sur une dizaine de personnes désarmées, au cours d’une opération militaire dans le village d’Achigachia dans la région de l’Extrême-Nord du pays ».

Fort du cas précédent, qui a trouvé un début d’issue vendredi dernier, le gouvernement doit s’abstenir de hurler avec les loups. Il doit plutôt s’appliquer à démêler sereinement l’écheveau et à prévenir de tels cas au sein des forces de défense et de sécurité, s’ils sont avérés. Au fond, il s’agit d’un mal pour un bien, car l’action d’assainissement engagée dans les rangs ira s’intensifiant et le ver sera extirpé du fruit.

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Au final, ne perdons pas d’esprit que le lien armée-nation est l’un des principaux déterminants des succès de notre armée sur la ligne de front, dans la guerre qui l’oppose à la secte terroriste Boko Haram. Pour rien au monde, il ne faut permettre que ce socle granitique soit explosé par des soldats égarés.