Patrick Ekema, le maire de Buea, a fait appel au chef de l’Etat par l’intermédiaire du gouverneur de la région du Sud-ouest, Bernard Okalia Bilai, le mardi 31 juillet 2018, après avoir conduit une marche pacifique de la place de l’indépendance de Buea au bureau du gouverneur de la région du Sud-Ouest.
Le défilé avait pour objectif de dénoncer l’enlèvement de certains chefs Bakweri, libérés lundi dernier, de demander un renfort militaire pour toute la région du Sud-Ouest. La manifestation avait également pour but de s’insurger contre la tenue de la conférence générale anglophone prévue à Buea du 29 au 30 août 2018.
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Ladite conférence, convoquée par l’archevêque émérite de Douala, le Cardinal Christian Tumi, le greffier synodal de l’Eglise presbytérienne du Cameroun (Pcc) et les imams des mosquées centrales de Bamenda et de Buea, a pour objectif de négocier la paix dans les régions anglophones. Patrick Ekema a menacé de faire couler du sang si un tel conclave se tenait à Buea, une municipalité dans laquelle il représente la loi.
Prévue à 10h, la marche proprement dite a commencé dans l’après-midi, à cause de la présence timide de la «population du Sud-Ouest», dont le maire a dit qu’elle était destinée à corriger les erreurs commises et à protéger leurs intérêts. Il a également déclaré qu’ils étaient partis pour la paix. Les messages anti-sécessionnistes rédigés sur les pancartes venaient illustrer la position du magistrat municipal.
Le maire a comparé sa petite foule et sa suite timide à l’histoire biblique de David et Goliath et a affirmé qu’ils (les David du Sud-Ouest) surmonteront les Ambazoniens qu’il a traité de « Maquisards ». Il a exigé que toutes les personnes détenues par les séparatistes soient libérées dès que possible.
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Pendant ce temps, on ne pouvait s’empêcher de remarquer la mine du gouverneur quand le maire Patrick Ekema a menacé de faire des ravages et de répandre le sang à Buea, si le gouvernement approuvait la conférence visant à rechercher une paix durable dans les régions anglophones tourmentées. A cela, le gouverneur a simplement promis de transmettre ses préoccupations à l’autorité supérieure.
Sur la question du dialogue, Bernard Okalia Bilai a affirmé que le dialogue a déjà commencé et que ceux qui sont dans les buissons devraient abandonner leurs armes parce que le dialogue ne peut avoir lieu que dans un endroit où règne la paix.Le gouverneur s’est opposé à l’utilisation des discours de haine par le maire, appelant à la réconciliation, la paix, la non-violence et la coexistence pacifique.