Actualités of Monday, 25 June 2018

Source: camer.be

Ambazonie: les soldats éventrent des femmes enceintes, violent, pillent...[Militaire]

Des éléments du BIR Des éléments du BIR

Violences, haine,frasques, coups tordus, etc. L’institution militaire camerounaise n’a pas bonne presse. Elle est corrodée par toutes les pratiques qui l’empêchent de mener sa réelle mission. Alors qu’elle devait être la garante de la réconciliation nationale après près de deux ans de crise dans les régions anglophones du Cameroun, les forces armées camerounaises sont au contraire source de violence et d'impunité.

On se dirait en pleine séance de film de far west aux Etats Unis, on dirait des soldats dans les rues de Syrte en 2009. Non, ce sont des soldats camerounais, dans les rues de la ville de Muyuka en région anglophone. Ils tirent à coups de mitraillettes et de rafale sur des maisons entièrements fermées.

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Ces opérations militaires sont bien au sud-ouest, sur la route Buea-Kumba. L'armée Camerounaise utilise bien des pickups Toyota blanches comme celle sur la vidéo.Ces soldats qui sont en train de tirer sont des soldats issus de la Force Multinalinationale contre Boko Haram (voir leur tenue). Ce qui est scandaleux car ces forces ont bénéficié des formations et des équipements du Gouvernement Américain.

« Même la guerre a des règles »

Cela veut dire qu'on ne peut pas torturer des personnes ni attaquer des civils ; cela veut dire qu'on doit limiter autant que possible les effets des opérations militaires sur les populations civiles non armées...

Une autre scène identitique a été filmée le 14 juin dernier à Malende dans la région du Nord-ouest. Les maisons brulées, le village complètement rasé...

En deux jours, la semaine dernière à Batibo dans le Nord-ouest, une dizaine de personnes ont été assassinées par des militaires, avons nous appris de source digne de foi. « Ils éventrent des femmes enceintes, violent, pillent, volent, brûlent et terrorisent les pauvres populations qui se voient obligés de prendre le chemin de l’exil », a confirmé une source militaire, ajoutant qu’ils n’obéissent même plus à leurs supérieurs hiérarchiques.

De Fundong à Bambui en passant par Belo, les hommes en tenue bastonnent les voyageurs, les civils. Aux postes de contrôle, ils font la même chose. Pire encore, ils extorquent de l’argent. Ils volent. Arrachent et confisquent les téléphones portables. Bref ils fouillent et emportent tout ce qu’ils trouvent. Tout le monde est en brousse, a témoigné un une source sécuritaire qui a requis l’anonymat.

Prendre pour cible et tuer délibérément des civils et des non-combattants ne saurait être justifié ou légitimé par quelque cause ou grief que ce soit. Toute action visant à causer la mort ou des blessures graves chez des civils ou des non-combattants, lorsqu'elle a pour objet, de par sa nature ou le contexte dans lequel elle s'inscrit, d'intimider une population constitue une entrave grave aux droits humains

Les soldats continuent d’être forcés de faire la guerre contre leurs propres concitoyens et de les pousser vers une haine qui se nourrit des pertes enregistrées chaque jour.
Combien de vies humaines supplémentaires doivent encore être perdues ? Une position qui a radicalisé une partie de la population.

Depuis le début de la crise, et selon un décompte de la presse établi sur la base des déclarations officielles, 74 militaires et 7 policiers ont été tués par des séparatistes présumés dans les deux régions anglophones du Cameroun

Dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, les combats sont devenus presque quotidiens entre les forces de sécurité camerounaises et des hommes armés. Les deux camps s'accusent mutuellement de diverses violences.

D'abord cantonnés aux attaques contre les symboles de l'Etat (commissariat, gendarmerie), les hommes armés ont commencé début 2018 à enlever des hauts cadres de l'administration

La crise Anglophone continue à faire des victimes dans les régions du Nord et du Sud ouest. Les déplacés sont toujours dans leurs zones d'accueils , les 160 000 refugiés sont toujours au Nigeria. Les maisons continuent d'être brulées et certains populations sont toujours en forêt.


L'Eglise catholique à Bamenda est préoccupée par la situation de crise dans les deux régions anglophones. Alors que la tension perdure et que les différents appels au dialogue sont jusqu'ici au point mort, les évêques invitent le président Paul Biya à venir dans ces régions constater par lui-même la situation sur le terrain et ouvrir un dialogue avec toutes les parties, y compris les plus radicalisées.

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Les évêques catholiques des régions anglophones du Cameroun n’en finissent plus de tirer les sonnettes d’alarme. Après avoir exprimé par le passé des critiques vis-à-vis des forces de l’ordre, l’église constate un durcissement de la crise.

Pourquoi la crise anglophone persiste au Cameroun? Existe t-il une potion magique pour mettre fin à cette dernière? Telles sont les questions de la semaine.