Dans un nouveau rapport, Amnesty international dénonce « les violences [qui] se multiplient dans les régions anglophones » du Cameroun ainsi qu’une une situation « désespérée » et « l’escalade » de la violence.
Les experts légistes de l'ONG spécialisée dans la défense des droits de l’homme ont authentifié deux vidéos.
Dans la première, une personne s’identifie en tant que membre du groupe séparatiste armé « Ambazonia Liberation Forces » (ALF) avec la tête décapitée d'un gendarme.
Le gendarme avait des contusions à la tête, posée sur un tissu blanc imbibé de sang.
Dans la deuxième vidéo, qui est censée être la suite de la première, « une voix fait savoir que les séparatistes armés avaient pris le fusil du policier ».
Amnesty International identifie l’arme comme un AK chinois type 56, un modèle qui est omniprésent dans la région.
La vidéo a été tournée à Belo, dans la région du Nord-ouest, gravement touchée par la crise anglophone.
Belo est également proche de Njinikom, où le groupe de séparatistes armés « Ambazonia Liberation Forces » commet des exactions.
« La situation dans la région anglophone du Cameroun devient de plus en plus désespérée, par la violence qui dégénère », commente Samira Daoud, directrice régionale adjointe d'Amnesty International pour l'Afrique occidentale et centrale.
« En attaquant et en kidnappant aussi des étudiants et des enseignants, nous avons des raisons de croire à de nombreuses autres vies de gens ordinaires. Cela doit cesser immédiatement », a déclaré Samira Daoud.
400 personnes « ordinaires » tuées
Selon Amnesty ces 400 personnes ont été tuées par les forces de sécurité et les séparatistes armés.
Amnesty International a répertorié plus de 260 incidents de sécurité depuis le début de l'année 2018.
Ces incidents vont des affrontements entre séparatistes armés et forces de sécurité, aux enlèvements de membres de la population et à l'assassinat des forces de sécurité par des séparatistes armés.
Les incidents incluent également des « homicides illégaux commis par les forces de sécurité », précise l’ONG.
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« Des auteurs des deux côtés qui ont été attaqués et tués ou détruits. Les autorités camerounaises doivent s’engager à enquêter de manière urgente, rapide et indépendante sur ces crimes », poursuit Samira Daoud.
« 160 membres des forces de sécurité ont tués par des séparatistes armés depuis le déclenchement de la crise anglophone Search crise anglophone fin 2016 », indique le rapport.