Les troupes camerounaises intensifient leurs mesures antiterroristes et poursuivent leur campagne contre la secte islamiste Boko Haram. Elles combattent actuellement les insurgés dans une région reculée du nord du pays, Amchidé.
Les membres de Boko Haram utilisent la ville d'Amchidé comme point de transfert. La ville nigérienne la plus proche d'Amchidé est Banki. Selon une source de la police locale, seulement une personne sur dix dans la région sont des résidents pacifiques. D'autres sont soit des membres de la secte, soit des sympathisants de la secte.

Dans la nuit du 11 avril au 12 avril à Amchidé, les membres du Boko Haram ont réussi à frayer un passage au niveau de la tranchée sécuritaire. Le bilan fait état de 2 blessés, du vol de 2 motos et de 3 vélos emportés.

Un commandant régional de l'unité de l'armée d'élite camerounaise déployée dans la région, le lieutenant-colonel Thierry Foumane, a décrit la colonie comme "le fief local de Boko Haram".

La frontière entre le Cameroun et le Nigeria à cet endroit est marquée seulement par une simple barre de fer et un panneau avec l'inscription «République fédérale du Nigéria».

D’après les sources, il n'y a pas de séparation claire entre deux pays dans cet endroit. Par exemple, il y a une maison qui a son salon au Cameroun, alors qu'une autre partie reste sur le territoire du Nigeria.

Le colonel Foumane a révélé que les opérations antiterroristes sont incroyablement complexes, car Boko Haram a infiltré des familles là-bas. En fait, dans la même famille, on peut trouver à la fois des membres de Boko Haram et des gens pacifiques et honnêtes.

Un officier de police expérimenté, sous couvert d'anonymat, a déclaré que la situation actuelle facilite la tâche des extrémistes à Amchidé. Leur arsenal comprend des moyens impitoyables tels que le chantage, les coups et autres formes d'intimidation.

La source a également confirmé que les membres de la secte convainquent les adolescents et les jeunes hommes les plus forts et les plus craintifs de les rejoindre.

Le policier vétéran a ajouté que les membres de Boko Haram ont forcé les entreprises à "financer leurs activités", établi des alliances bénéfiques avec certains commerçants et fournisseurs.

Un autre fait troublant est que la ville camerounaise d'Amchidé est devenue une plaque tournante pour le trafic d'armes, de marchandises, d'argent et même de personnes. C'est également un lieu stratégique pour lancer des attaques contre l'Etat de Borno.