Amnesty International condamne la sentence infligée mercredi par un tribunal militaire de Yaoundé à trois jeunes Camerounais.
Fomusoh Ivo Feh et ses camarades ont été accusés de non-dénonciation d’actes terroristes. Les faits remontent à décembre 2014, dans un sms sarcastique, ces jeunes considéraient que les enrôlements de Boko Haram étaient à même de réduire le chômage. Une plaisanterie qui leur a valu une arrestation. Au terme d’un long procès entaché d’irrégularités, la sentence est tombée mercredi 2 novembre. Mais pour Amnesty international, il s’agit d’une violation de la liberté d’expression. L’ONG estime que ces trois personnes n’auraient jamais dû être arrêtées, car elles n’ont fait qu’exprimer pacifiquement leur droit à la liberté d’expression.
Joint par téléphone, Samira Daoud, directrice adjointe pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à Amnesty International a déclaré que juger et condamner une personne à 10 ans de prison sur la simple base des SMS est inacceptable. Pour elle, Fomusoh et ses amis n’ont fait que partager une blague sur Boko Haram.
Selon elle, sous prétexte de lutter contre Boko Haram, les autorités violent les droits des citoyens. C’est pour cela qu’elle invite les gouvernements confrontés à ses groupes terroristes à prendre de bonnes mesures qui permettent de protéger les personnes sans pour autant piétiner les droits des citoyens.
Enfin, Amnesty international considère que cette décision de justice est la preuve que les juridictions militaires camerounaises ne devraient pas être compétentes pour juger des civils.