L’Ong Amnesty international a salué la libération, ce 22 décembre 2017, du correspondant de Rfi en langue haussa Ahmed Abba. Il avait été incarcéré le 30 juillet 2015 dans la ville de Maroua, alors qu’il enquêtait sur la guerre contre Boko Haram dans le nord du Cameroun. Dans un article paru sur le site de l’organisation, Ilaria Allegrozzi, spécialiste de la région du lac Tchad à Amnesty International, affirme que cette libération donne espoir à toutes les personnes injustement arrêtées.
« Ce jugement est une victoire pour Ahmed Abba, détenu depuis plus de deux ans alors qu’il n’a fait que son travail de journaliste. Sa libération est un grand soulagement pour sa famille et lui, ainsi que pour tous ceux et celles qui se sont mobilisés sans relâche en sa faveur depuis 2015. Des jours comme celui-ci donnent à toutes les personnes détenues sans raison légitime dans le contexte du conflit avec Boko Haram au Cameroun l’espoir d’obtenir justice à leur tour » a-t-il écrit.
Ilaria Allegrozzi a également plaidé pour que toutes les personnes injustement détenues dans le cadre de la lutte contre Boko-Haram, retrouvent leur liberté.« Les autorités camerounaises ont désormais la possibilité de changer leurs pratiques. Elles doivent cesser d’arrêter arbitrairement des civils et mettre fin à la répression brutale des droits humains », ajoute-t-il.
En rappel Ahmed Abba avait été condamné à dix ans de prison en 2016, pour « blanchiment d’actes de terrorisme ». Il a été acquitté de cette accusation en appel par le tribunal militaire de Yaoundé, mais condamné à 24 mois de prison pour « non-dénonciation ». Après avoir passé 29 mois en préventive, il était donc libérable. Il a finalement recouvré sa liberté, dans la nuit du vendredi 22 décembre 2017.