Actualités of Thursday, 30 March 2023

Source: www.camerounweb.com

Amougou Belinga renforce ses liens avec l’homme qui fait peur à Ngoh Ngoh

Lazare Atou est très discret Lazare Atou est très discret

Depuis la prison centrale de Kondengui l’homme d’affaires camerounais Amougou Belinga a baillé une station-service à Yaoundé. Après lecture du contrat, c’est l’Etat du Cameroun, représenté par le cabinet conseil Atou qui accorde ce bail à Melanie Bibanga, une employée d’une des société d’Amougou Belinga. Le cabinet Atou appartient à l’huissier de justice Lazarre Atou, en charge de la gestion et la sauvegarde de l'actif résiduel de l'ex ONCP. L’homme considéré comme un proche de Laurent Esso fait désormais partie du cercle d’Amougou Belinga. Ce nouveau partenariat est stratégique quand on sait que Lazare Atou fait partie des rares Camerounais à tenir tête au secrétaire général de la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh.

L'homme fantôme

Très peu d’informations filtrent sur lui sur internet. L’homme n’a quasiment pas de photo sur le web. Véritable « fantôme » digital, Lazare Atou est pourtant un redouble huissier de justice qui trouble le sommeil de plusieurs personnalités du pays. Selon les révélations du magazine Jeune Afrique tous les secrétaires généraux de Paul Biya qui se sont frotter à lui l’ont regretté. Le Directeur général du Port autonome de Douala Cyrus Ngo’o est sa dernière victime.

« Dans son courrier au chef du gouvernement, le SGPR a rappelé que le président Paul Biya a demandé au ministre des Finances, Louis-Paul Motaze, de mettre fin « sans délai » au mandat de liquidateur qui avait été confié à Atou. Deux des prédécesseurs de Motaze, Polycarpe Abah Abah et Emmanuel Essimi Menye, se sont eux aussi cassé les dents sur ce dossier, tout comme plusieurs ministres des Domaines et des Affaires foncières. En 2007, Lazare Atou a même effectué une brève garde à vue à la suite d’une plainte d’Abah Abah. », indique le journal.

Rien ne prédestinait pourtant cet huissier de justice à un tel avenir. Lazare n’est pas le plus brillant dans sa corporation. Il fut d’abord « notificateur » auprès de la commission de liquidation mise en place pour débarrasser l’État de ses plus gros canards boiteux. Par la suite, il se propose comme par hasard pour gérer les actifs abandonnés de certaines sociétés de l’Etat.

« Le processus terminé, le « garçon de course » s’est retrouvé sans emploi. Mais la question du patrimoine de ces entreprises, laissé à l’abandon, reste à régler. Atou propose alors d’en assurer la surveillance et la sauvegarde. De commis, il se retrouve ainsi titulaire d’un mandat aux pouvoirs proches de celui d’un liquidateur », raconte Jeune Afrique.

C’est ainsi qu’il crée un cabinet d’expertise comptable dénommé Cabinet Atou alors qu’il ne figure pas sur le tableau des experts comptables du Cameroun.
« Il fonde alors un cabinet d’expertise comptable et d’audit, même si son nom n’apparaît pas sur le tableau de l’ordre national des experts comptables et même si ses activités s’apparentent davantage à celles d’un gestionnaire de patrimoine. Il se bat devant les tribunaux pour récupérer les biens immobiliers des entreprises concernées, que les ministres des Domaines et des Affaires foncières successifs ont tentés d’aliéner. Aujourd’hui, on le dit proche du tout-puissant ministre de la Justice, Laurent Esso. Quant à Louis-Paul Motaze, il veille à ne pas marcher sur ses plates-bandes… », ajoute Jeune Afrique.