Analyse approfondie sur les effondrements d’immeubles à Douala

Il s'agit d'une analyse très approfondie d'un citoyen qui en a ras-le-bol. « Ma compassion émue aux familles endeuillées suite à l'effondrement d'un immeuble à Mobil Guinness Douala. Le nombre important de personnes disparues et blessées à la suite de ce drame marque un point sombre de notre société déjà enclin à plusieurs autres maux. Un drame de trop !

À cet effet, j'exhorte les pouvoirs publics notamment la communauté urbaine de la ville de Douala, les mairies et les autorités gouvernementales à prendre les mesures adéquates afin d'éviter qu'une telle catastrophe ne survienne à l'avenir. Plusieurs autres immeubles à haute dangerosité pullulent nos espaces métropolitains et ce à l'échelle nationale. Je regrette le laxisme des autorités communales qui accorderait des permis de construction sans vérification préalable de la garantie de sécurité des populations ou simplement, ne se rassurent pas de l'effectivité des mesures de contrôle. Une enquête récente a d'ailleurs confirmé que cet édifice était baptisé ‹‹ Immeuble de la mort›› par le voisinage alors que ces mêmes autorités n'ont jamais indexé son propriétaire pour des mesures appropriées.

La corruption, l'indifférence et l'incivisme coûtent ainsi la vie aux Camerounais. Certains propriétaires arborent des projets de construction indûment des codes qui régissent l'habitation dans notre pays. Cette recherche effrénée du gain au mépris des lois en vigueur est à combattre sans merci.
Selon les experts, toute zone est constructible. Ils soulignent en plus que certaines imposent un déploiement financier et matériel importants pour faire pousser une maison ou immeuble. Douala étant une ville marécageuse, une ballade dans l'arrondissement de Douala IV à Bonaberi dans la zone de Bonamatoumbè laisse perplexe. Les marécages sont remplis de terre sur laquelle ont fait pousser des immeubles sans se préoccuper des dégâts que pourrait créer l'obstruction de la voie circulation des eaux.

Dois-je rappeler à l'état qu'il est sensé veiller à la sécurité des biens et des populations ? Cela implique évidemment un regard pointilleux voir méticuleux dans les affaires foncières, d'habitations etc.

Par ailleurs, j'invite les citadins à plus de responsabilités et de vigilance dans nos villes. Selon une enquête des autorités de la ville de Douala, plus d'une cinquantaine d'immeubles en état défectueux ont été répertoriés cette seule semaine. Ils pourraient s'effondrer à tout moment à en croire ces mêmes autorités. Néanmoins, à la surprise générale, fort est de constater qu'aucune mesure n'est prise depuis le constat pour agir en conséquence. Une attitude de celles-ci qui traduit leur indifférence face à stupeur des populations.

Hormis l'effondrement de cet immeuble de quatre niveaux survenu la nuit du samedi 22 au dimanche 23 juillet vers 1h30, plusieurs autres catastrophes de même nature ont également causé d'énormes pertes en vies humaines et de nombreux dégâts matériels. À l'instar des immeubles effondrés au lieu dit carrefour Agip, à Bepanda à 54 escaliers et au quartier Makepe non loin du carrefour Ipa. Je n'oublie pas les quatres personnes disparues à Ngaoundere dans les mêmes circonstances.

À la suite de ce drame, une palette d'autorités s'est rendue sur le lieu pour constater les dégâts, s'assurer de la prise en charge des victimes, rassurer les populations en panique, donner des instructions pour les fouilles et apporter leur réconfort aux familles touchées. Madame Célestine Courtes, Ministre de l'habitat et du développement urbain par exemple s'y est rendue accompagnée du gouverneur et son état major. On serait en lieu de se demander : ET APRÈS ?

Bien-sûr, les responsabilités sont partagées ! Entre l'ingénieur en chef l'état, la communauté urbaine, les responsables communaux, les populations etc., chacun a sa part de responsabilité.
Quelles mesures sont donc prises pour éviter une éventuelle catastrophe ? On serait en droit de se poser cette question parce que cet ‹‹Immeuble de la mort›› était implanté là depuis des dizaines d'années, c'est-à-dire sous le mandat de plusieurs maires successifs à la tête de la commune de Douala V. À ce jour, on dénombre 42 morts et le bilan pourrait s'alourdir. Hélas !

Dans une climatologie de pluviométrie abondante, il est urgent d'instaurer des mesures fortes et visibles. C'est impératif !

Douala, encore moins le Cameroun, ne manquent pas d'expertise nécessaire pour des solutions rapides et durables :
- Le respect scrupuleux du plan d'urbanisation de la ville tel que conçu par les urbanistes,
- Éradiquer le favoritisme, le népotisme et laxisme qui sont de vrais carburants pour de tel drame,
- En appeler à la rigueur et au professionalisme dans le procédé d'octroi des permis de bâtir,
- La création d'une unité spéciale de patriotes chargés de veiller à la qualité du matériel de construction dans les espaces de vente et les chantiers de construction,
- La création d'une caisse spéciale d'accompagnement des constructions dans les zones dites à risques ou interdits,
- La sensibilisation des populations sur les risques liées à une habitation peu conforme,
- La création d'une rubrique spéciale sur la chaîne de télévision nationale, une vitrine réservée aux professionnels de la construction, et qui permettra d'éduquer de potentiels résidentiels,
- l'ouverture d'un programme spécial par le ministère de la communication facilitant la circulation des messages par le biais des médias classiques, médias sociaux, tracts, prospectus, banderole, affiches etc,
- L'ouverture d'une cellule conjointe entre la DGSN, le ministère des affaires foncières, ministère de la communication, ministère de l'habitat et du développement urbain, ministère de la femme et de la famille, la mairie de ville et les communes municipales qui facilitera les échanges,
- La création d'un numéro vert gratuit ouvert 24/24 pour dénoncer toute violation,
Etc.

Agissez, agissons pour sauver nos vies.
Condoléances renouvelées à ces familles endeuillées, prompt rétablissement aux victimes internées dans les hôpitaux, repos éternel à ces compatriotes partis atrocement tués par cette catastrophe. ????».