Infos Santé of Friday, 14 April 2017

Source: www.camerounweb.com

André Fouda menace les médecins grèvistes

Le SYMEC n’est pas pour le moment reconnu comme ayant une existence juridique - André Fouda Le SYMEC n’est pas pour le moment reconnu comme ayant une existence juridique - André Fouda

Suite au mouvement de grève lancé en fin de semaine dernière par le Syndicat de Médecins du Cameroun (SYMEC) pour exiger la prise en compte de certaines de leurs revendications par le pouvoir public, le ministre de la santé André Mama Fouda a réagi. Dans un communiqué rendu public ce jeudi 13 avril 2017, le ministre Fouda « met en garde » les organisateurs de cette série de grève.

Se basant sur la Loi N° 68/LF/19 du 18 novembre 1968 relative aux Associations ou Syndicats professionnels non régis par le code du travail, André Fouda déclare que le SYMEC « n’est pas pour le moment reconnu comme ayant une existence juridique ». Et pour empêcher cette série de manifestations, il invite les organisateurs au respect de la loi et les règles d’éthique et de déontologie régissant la profession des médecins. Il invite par ailleurs « tous les Médecins à vaquer séreinement à leurs occupations avec le rendement attendu ».

Il faut rappeler que le Syndicat des Médecins du Cameroun (SYMEC) a lancé un mot d’ordre de grève pour le 17 avril 2017 sur toute l’étendue du territoire national. Le mouvement de grève se fera en trois phases : du 17 au 19 avril 2017, du 15 au 17 mai 2017 et du 12 au 14 juin 2017. Selon les médecins, si à la suite de cette série de grèves aucune solution adéquate n’a été trouvée à leurs revendications, une grève illimitée sera déclenchée le 17 juillet 2017. Cette série de grèves aura pour modalités : l’annulation des rendez-vous et des consultations extrêmes, la suspension des interventions chirurgicales, la prise en charge des urgences pour ne citer que celles-là.

Il faut noter que dans son communiqué, le Syndicat des Médecins de Cameroun déclare que « le gouvernement fait preuve de dilatoire et de mépris » face à leurs revendications et « préfère jouer à la politique de l’Autruche doublée de diversion ». Ils ont posé sur la table du gouvernement un certain nombre de revendications qui selon eux doivent être prises en compte dans les meilleurs délais. Parmi ces revendications on peut citer entre autre la mise en place dans un délai court d’une assurance maladie de base à couverture universelle, la revalorisation salariale des médecins du sous-secteur public et le versement direct des subventions de l’Etat du sous-secteur privé sous la forme de primes mensuelles, la suspension pure et simple des affectations des médecins sans salaire et la hausse d’âge du départ en retraite des médecins en le passant de 55 à 65 ans.

Cette sortie des hommes en blouse blanche fait régner de l’inquiétude au sein de l’opinion. « Si à l’état désastreux de nos centres hospitaliers doit s’ajouter une grève du corps médical, il faut s’attendre à des conséquences désobligeantes sur la prise en charge des malades, » peut-on lire dans le communiqué. A voir les modalités de la série de grèves qui s’annonce, les populations camerounaises qui n’ont pas les moyens de se faire soigner dans hôpitaux privés seront les plus grandes victimes. Il est grand temps que le gouvernement de Paul Biya, qui se dit soucieux du bien-être des populations, trouve une solution durable aux exigences de ce corps de métier.

Ci-dessous le communiqué du ministre de la santé