Le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative les somme de fournir des pièces justificatives « au plus tard le 15 janvier», sinon leur solde sera « suspendue ».
La pression continue. Dans un communiqué, rendu public le 13 janvier, le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra), Michel Ange Angouing, en sa qualité de président de l’instance de pilotage de l’équipe-projet chargée de la mise en œuvre du nouveau Système de gestion intégrée des personnels de l’Etat et de la solde (Sigipes II) invite les agents publics « dont les noms figurent sur les listes publiées le 12 novembre 2015, à bien vouloir se rapprocher de leurs administrations respectives munis des pièces justificatives au plus tard le 15 janvier 2016. »
Dans le même communiqué, le Minfopra prévient les agents publics concernés que « passé ce délai, leur solde sera purement et simplement suspendue sans préjudice des mesures à prendre par les pouvoirs publics ».
Un ultimatum qui renseigne aussi bien par le ton dur que par les sanctions envisagées qu’il n’y aura pas d’autres délais supplémentaires. Ce vendredi 15 janvier peut, à juste titre, marquer d’une pierre blanche la grande histoire de la fonction publique camerounaise comme le jour de vérité. On est agent de l’Etat ou on ne l’est pas. Ça va se savoir, pour reprendre une expression bien célèbre dans les quartiers.
Plus de 3000 agents concernés. En novembre 2015, Michel Ange Angouing commettait un communiqué de presse dans lequel il appelait 3198 agents «à bien vouloir se présenter sous huitaine auprès des directions en charge de la gestion des ressources humaines de leurs administrations respectives, pour clarifier leur situation administrative». L’opinion apprit par la suite qu’il s’agissait de ceux faisant partie de la liste des agents « fictifs » de l’État rendue publique le 19 août dernier. Visiblement, le Minfopra maintient une pression de longue date sur les agents publics qui tardent, pour des raisons parfois inavouables, à satisfaire aux exigences prévues par les textes.
Les pièces demandées. De bonnes sources, les agents publics « retardataires » doivent se présenter à leurs administrations respectives munis des pièces ci-après : l’acte de recrutement ou d’intégration dans la Fonction publique, un certificat de prise de service au poste actuel et une attestation de présence effective datant de moins de trois mois.
Le but final de cette opération d’assainissement du fichier solde, qui s’inscrit dans le cadre du Sigipes II, est de ramener la masse salariale de l’État au prorata de ses agents réels. Selon des spécialistes, des dizaines de milliards sont indument perçus tous les mois. Bien que les résistances sont nombreuses et parfois se manifestent à des niveaux insoupçonnés, le Minfopra et son équipe ne faiblissent pas dans leur détermination à venir à bout de l’hydre. Pour Michel Ange Angouing, il n’est point question de décevoir la confiance placée en lui par Paul Biya. En rappel, la lutte contre les atteintes à la fortune publique est une instruction ferme du président de la République au gouvernement.