Les récents évènements qui se sont produits à Sangmélima entre bulu, bamoun et bamiléké ont soulevé la nécessité de l’État unitaire. Justement "l’État unitaire", certains le voient comme un vain mot, mais pour d’autres c’est la seule solution de mettre fin aux guerres tribales et aux mésententes diverses.
Tout est parti d'une histoire de meurtre après une affaire de dette non payée. C'est donc un esprit de vengeance qui a conduit aux violences observées dans la ville, lesquelles ont détruit des commerces, blessé des citoyens et mis à rude épreuve des ménages.
L’avocat et acteur de la Société civile des réconciliateurs Me Christian Bomo Ntimbane est fou furieux de voir ce que devient son pays : « L'État unitaire n'a pas échoué. Son processus n'a pas simplement été achevé. On ne peut donc pas faire son bilan et conclure à un échec.
Le Cameroun a connu ces quarante (40) dernières années, un pouvoir personnel qui a mis entre parenthèses l'État unitaire. Si l'État unitaire avait été appliqué dans sa rigueur, il aurait abouti à l'effacement dans la conscience des Camerounais qu'ils appartiennent d'abord à leurs communautés tribales, linguistiques avant d'être Camerounais.
On parlerait d'une nation camerounaise. Les Camerounais de diverses cultures se sentiraient tous Camerounais et non pas des originaires de leurs villages, de leurs communautés, vivant dans un territoire appelé Cameroun, comme on le voit actuellement.
L'État unitaire c'est dans son fonctionnement : l'équilibre des trois (03) pouvoirs et la déconcentration administrative. En d'autres termes, chacun des trois (03) pouvoirs joue son rôle sans que l'autre empiète sur l'autre comme on le voit en ce moment avec le pouvoir personnel, où tous les pouvoirs sont entre les mains du président Paul Biya.
C'est cette dérive totalitaire qui nous divise en ce moment et non l'État unitaire. C'est elle qui est à la base de l'étouffement social, qui fait croire aux uns et aux autres que chacun doit rentrer chez lui pour essayer de respirer. Voilà la cause et non l'État unitaire qui est le véritable socle de l'unité et de la patrie fraternelle ».
C’est alors qu’in citoyen lui a répondu, disant : « Me Christian Bomo Ntimbane un Cameroun uni composant la République du Cameroun et La Southern Cameroons ne peut être que fédéral. Si après cinquante (50) ans de fédération on avait un Cameroun bilingue avec une harmonisation des cultures héritées de la colonisation et de nos cultures africaines peut-être alors une fédération aurait été inutile. L’État unitaire a échoué ».
Me Christian Bomo Ntimbane réplique : « L'État unitaire existe sur du papier. Ce que nous vivons depuis quarante (40) ans et qui nous divise c'est le pouvoir personnel de Paul Biya. Il a confisqué le sentiment de liberté qui aurait permis à tout Camerounais de se sentir protégé et valorisé ».
En clair, Me Christian Bomo Ntimbane tient pour responsable Paul Biya pour toutes les violences qui se produisent au Cameroun, y compris les récents affrontements entre les ethnies susmentionnées. Le leader du RDPC Paul Biya ne gèrerait pas le pays comme cela se doit. Sur ce point, il y a d’autres millions de Camerounais qui pensent la même chose.