Actualités of Tuesday, 30 January 2018

Source: Patrice Nganang

Antagna Mebara livre les dessous des concours administratifs au Cameroun

Des concnours administratifs au Cameroun draine une foule énorme de jeunes Des concnours administratifs au Cameroun draine une foule énorme de jeunes

Le scandale Enam a fait grand bruit au Cameroun et continue d'être un sujet houleux entre le ministre de l'Enseignement et le Directeur Général de l'école.

Le peuple camerounais a assisté à la bataille entre les deux personnalités qui détiennent chacun la liste bien différente d'une à l'autre des admis au concours d'entrée à l'Enam. Un scandale qui a mis à jour les failles du système éducatif camerounais. Un éat de chose partagé par Antagana Mebara qui a fait des révélations à Patrice Nganang lorsqu'il éait détenu à Kondengui.

Ci-dessus le post de PAtrice Nganang qui relate les propos de Antagana Mebara sur les concours amdnistratifs au Cameroun.


A Kondengui, je logeais donc au Quartier 11. Le Quartier des Eperviables. Je ne les connaissais pas - c'est a travers un journal, 'info-Matin', que j'ai su qui ils etaient, car un numero que j'ai recu a fait la presentation detaillee de mes voisins de cellule pour moi, avant mon arrivee meme. Un jour cependant, Atangana Mebara est venu me voir.

C'etait un evenement, parce qu'a Kondengui, je me suis rendu compte, deux personnes s'habillent toujours en blanc, il y'a lui, il y'a Nguini Effa, un peu je crois dans la tradition de Paul Eric Kingue qui a traverse tout son sejour carceral en tenue blanche - je ne compte pas les vetements de sport, car ca incluerait Inoni Ephraim, etc. Eh bien ce jour-la je remontais l'allee qui de mon Quartier 11 mene a la cour principale, et je vois Atangana Mebara avancer vers moi. Je connais son visage des journaux, mais son sourire je le decouvre, car il est jovial de nature je crois. J'avais deja appris qu'en prison on ne perd pas son titre civil, je dis donc, 'Monsieur le Secretaire general', et lui, 'Professeur.

' En prison, Paul Biya sera appele 'Monsieur le president.' Les formalites administratives, quoi. Et puis il insiste: 'C'est vous que je viens voir.' Moi-ci? Je veux demander, ce cote taquin que j'ai et qui me fait glousser tres facilement. Mais je ne le dis pas. Nous allons donc dans mon Quartier ou, il me semble, il a un moment habite, avant d'avoir ses appartements particuliers a cote de l'infirmerie - ou je ne suis jamais alle, parce que tout s'est passe trop vite au final.

Arrives dans la petite cour de mon Quartier, du Quartier 11 donc, nous nous sommes assis dans le coin qui y a ete bati par Engo, quand il y etait prisonnier, et amenage par les prisonniers. Ce qui m'a d'abord frappe c'est la deference de tout le monde autour de lui. Atangana Mebara est de toute evidence le prisonnier No.1 de la prison principale de Kondengui - je dirai, apres le depart de Marafa Hamidou Yaya, et je soupconne aujourd'jhui que c'est moi qui lui faisais la competition pour cette position, quand j'etais en prison.

J'ose meme croire apres la scenarisation mondiale de ma liberation et puis de mon expulsion par l'Etat du Cameroun - il avait ete aussi libere, mais remis plutot en prison ou il est encore -, je soupconne que je lui avais pris cette position de prisoner numba one de Kondengui, mais bon.

Nous voila donc assis l'un en face de l'autre, avec autour de nous, les sourires de tous, les historiettes de chacun pour l'interesser, les bavardages et blagues subalternes pour entretenir la primadonna. Je decris platement ce que j'ai vecu, o, car primadonna en prison il est. Atangana Mebara repond ici a 'Monsieur le Secretaire General!', 'Monsieur le SG!', lance une blague la qui fait eclater de rire plus qu'il n'en faut, fait se courber de rire. Je connais cette culture du larbinisme, et en tyrannie, elle est un reflexe. C'est ce reflexe qui fait eclater de rire aux phrases insipides de Paul Biya, et trouver belle sa voix de beignets haricots.

Mais Atangana Mebara voulait me parler de plusieurs choses, dont de la tyrannie justement. Ce que j'ai retenu cependant c'est ce qu'il a dit des concours administratifs, dont il s'occupait a un moment, au moment ou je crois il etait Ministre de l'enseignement superieur. Et l'Etat est le plus grand employeur de ce pays! 'J'avais donne des instructions', m'a-t-il dit, et je verrai moi-meme plus tard que ces instructions tyranniques sont donnees par telephone cellulaire, 'j'avais donne des instructions pour que les admissions soient reparties comme ceci. 50% sur le merite, 50% pour le reste.

' Je me souviens de ce chiffre, car une blague m'a empeche de lui dire que moi-ci, je n'avais jamais fait de concours administratif pour ces raisons, bien que j'aie ete le major de toutes mes promotions de la SIL a l'ecole publique de Tsinga, a la maitrise a Ngoa Ekelle - aucun concours administratif, je n'en ferai jamais aucun, je m'etais jure, et n'en ai jamais fait aucun, ma raison etant celle-ci: ce pays-ci est inhabitable, ne vaut pas la peine, est dans le cabinet. 50% seulement sur le merite! Oui, me voila donc devant Atangana Mebara, me disant que les autres 50% des places etaient donnees sur des bases familiales, tribales, de copinage, de baisedrome, et autres, et que cela etait une 'evolution qualitative, parce que avant c'etait...' Ah! En mai 2012, j'avais rencontre a Kondengui, Norbert Ndong, l'ancien directeur de l'Ecole normale de Yaounde, mais quand j'y suis arrive moi-meme comme bagnard en 2017, il etait deja sorti.

Il m'avait alors dit: 'ich bin unschuldig.' Ce que j'ai rate c'est etre assis avec Atangana Mebara et lui en prison, car avais-je fait un concours administratif, c'aurait ete sous Norbert Ndong qui fut aussi le president de mon jury de maitrise. Je leur aurais demande aux deux, pourquoi ils tuent ce pays nomme Cameroun, en axphysiant le merite.

50%! Avec ca vous avez des juges a l'accent bulu qui sont analphabetes, comme j'ai pu le constater lors de mon proces. Purement et simplement analphabetes, et qui en audience ne peuvent meme pas lire un texte! Lire!