C’est dans un contexte difficile que le patron des Nations Unies se rendra en RCA. Un périple en Afrique centrale dont il envisage un arrêt, dans la capitale politique camerounaise.

De source bien introduite, António Guterres fera escale à Yaoundé en route pour Bangui, en République centrafricaine, où il sera en visite du 24 au 27 octobre prochain, sauf changement de dernière minute. L’escale de Yaoundé permettra assurément au Secrétaire général de l’Onu d’échanger avec le président de la République Paul Biya sur les derniers développements de la crise anglophone. Ce sera la deuxième fois en l’espace d’un mois que les deux personnalités s’entretiendront sur cette question, après leur rencontre de New York, en marge de la soixante-douzième session de l’Assemblée générale des Nations Unies.

On s’attend à ce que le Sg de l’Onu à l’occasion, réitère son appel au dialogue et à l’unité du pays. Le chef de l’État camerounais, lui, en profitera certainement pour faire le point des mesures prises en vue de l’apaisement et du dialogue afin de désamorcer la crise. Les autorités camerounaises, qui ont pris plusieurs mesures pour satisfaire les revendications des anglophones, ont privilégié la concertation depuis le début, même si cette politique de la main tendue s’est toujours heurtée à l’inflexibilité des jusqu’au-boutistes des deux régions anglophones du pays.

En Centrafrique, António Guterres va consolider le partenariat entre l’Onu et le pays de Faustin Archange Touadéra ravagé par les violences. Il pourrait se rendre dans une des villes du pays où les tensions sont très vives.

Une mission avancée des Nations Unies, conduite par le Conseiller spécial du Secrétaire général pour la prévention du génocide, Adama Dieng s’est rendue à Bangui vendredi dernier. Ces visites font suite à l’appel lancé par le président centrafricain à la communauté internationale lors du débat général de la session en cours de l’Assemblée générale, en septembre dernier, lorsqu’il lui avait demandé de « ne pas oublier » la Centrafrique.

Le mandat actuel de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies en Centrafrique (MINUSCA), qui compte un effectif de 12 500 hommes, prend fin le 15 novembre prochain. Il sera en principe prorogé, avec à la clef, un renforcement probable de la composante militaire de la mission avec 750 à 900 casques bleus supplémentaires.

Et ce, en raison de la recrudescence ces derniers mois des affrontements entre groupes armés qui se disputent le contrôle des ressources naturelles et des zones d’influence.