• Jeune Afrique évoque l’après Biya
• Il dresse le profil des militaires qui peuvent prendre le pouvoir
• Le suspens reste intact
Dans les couloirs du Palais de l’Unité, le sujet n’est plus tabou. Paul Biya (86 ans) peut lever l’ancre à tout moment. C’est ce qui explique la violente bataille en gestation pour sa succession . Parmi les profils qui se bousculent, figurent le secrétaire général de présence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh soutenu par la première dame Chantal. En face, le camp du directeur du cabinet civil de la présidence de la République (Samuel Mvond Ayolo) affute ses armes pour le grand soir. Si le SG de la présidence compte sur les Israeliens qui constituent la garde rapprochée de Paul Biya, il a longtemps sous-estimé l’influence de ces rares militaires qui ont directement accès au président Paul Biya.
En effet bien que la constitution prévoit clairement la démarche à suivre en cas de décès du président de la République, force est de constater que ces mesures peuvent facilement être mises en touche. Pour saisir le conseil constitutionnel afin de constater la vacance du pouvoir, il faut d’abord que le président de l’Assemblée nationale soit informé de l’indisponibilité du chef de l’Etat. C’est ici que pourront intervenir les militaires proches de Biya pour surprendre les autres prétendants au trône.
« Grâce aux médecins militaires de la présidence et à ces collaborateurs issus des forces de défense placés dans l’entourage du chef de l’État, l’armée a la haute main sur l’enclenchement du processus. Les états-majors seront parmi les premiers informés, affirme un fin connaisseur de la scène politique camerounaise, sous le couvert de l’anonymat. Ce moment est crucial. Il ne doit y avoir aucun flottement. L’incertitude est propice au risque d’instabilité. Risque qui tend lui-même à légitimer une interruption du processus par les militaires. », écrit Jeune Afrique.
Le journal panafricain citant sa source indique que tous les ingrédients sont réunis pour un putsh à la malienne ou à la guinéenne. « Ils observent d’autres armées africaines succomber à la tentation, prenant prétexte des désordres pour s’emparer du pouvoir. Ils écoutent les putschistes de pays voisins dénoncer le flou dans le scénario de succession, le peu de visibilité de l’avenir, la corruption des politiques, l’embourgeoisement des élites, énumèrent un officier à la retraite. Ces fléaux minent aussi le Cameroun et dans d’autres pays, ils font partie des raisons qui ont poussé des militaires à prendre le pouvoir. »
Le militaire camerounais le proche de Paul Biya demeure le contre-amiral Joseph Fouda. Ce chef de camp bénéficie de la confiance de Paul Biya et tient en ses mains les manettes du système. « C’est par lui que passent les courriers confidentiels échappant au circuit officiel. Les notes de renseignement aussi. Rien de ce qui se trame à Yaoundé ne lui échappe », rappelle Jeune Afrique.