Actualités of Friday, 13 October 2023

Source: www.bbc.com

Arabie Saoudite : le "rêve saoudien" de réussite dans le football ragaillardit l’équipe nationale féminine

Le Le "rêve saoudien" de réussite dans le football ragaillardit l’équipe nationale féminine

Parallèlement à la candidature de l'Arabie Saoudite à l'organisation de la Coupe du monde masculine de 2034, le football professionnel féminin du pays connaît également une transformation, quelques années après le lancement d'une ligue de football féminin dans le pays.

L'Agence France-Presse (AFP) a pris des photos d'une séance d'entraînement dans la ville montagneuse de Taïf, pour les joueuses de l'équipe nationale féminine saoudienne, en préparation d'un tournoi amical dans une série de matchs visant à donner de l'expérience aux joueuses des "Femmes vertes".

L'équipe a été formée il y a seulement deux ans et est entrée au classement de la FIFA en mars. Elle est actuellement classée 171e sur 186.

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L'équipe nationale féminine saoudienne a disputé son premier match international en février 2022. Elle a battu les Seychelles, 2-0, lors d'un match amical organisé dimanche dernier à Malé, la capitale des Maldives.

À la fin de l'année dernière, la Fédération saoudienne de football a remis à l'AFC, la Confédération asiatique de football, sa candidature à l'organisation de la Coupe d'Asie de football féminin 2026.

Les dernières années ont été exceptionnelles pour les Saoudiennes, qui n'ont été autorisées à assister à des matchs de football qu'en janvier 2018, ni à jouer au niveau professionnel jusqu'au lancement d'une ligue de football féminin dans le pays en février 2020.

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La milieu de terrain Layan Johari, 22 ans, a déclaré à l'AFP qu'elle et ses coéquipières mesuraient leurs progrès "étape par étape" pour atteindre des objectifs ambitieux à long terme, comme jouer un jour la Coupe du monde.

"J'ai regardé les matchs des précédentes éditions de la Coupe du monde féminine uniquement par curiosité et par intérêt. Celle de cette année est différente des autres, car ces joueuses que je regardais jouer sont désormais des adversaires", a dit Johari.

Elle a fait part de son admiration pour la star française N'Golo Kante en raison de ses performances. Kanté joue actuellement en Ligue saoudienne.

L'ironie du sort, c'est qu'ils sont tous deux devenus milieux de terrain pour l'équipe d'Al-Ittihad, Kanté pour l'équipe masculine et Johari pour l'équipe féminine.

Elle ne cache pas son enthousiasme en attendant de le rencontrer. Elle dit qu'elle "pourrait perdre la tête" lorsque cette rencontre aura lieu.

L'enthousiasme des joueuses saoudiennes n'est qu'un aspect des changements plus vastes que connaît l'Arabie Saoudite. Le pays tente de s'ouvrir au monde tout en cherchant à mettre fin à sa dépendance du pétrole.

Ces dernières années, certaines restrictions majeures aux droits des femmes ont été levées, notamment l'interdiction pour les femmes de conduire une voiture et d'obtenir un passeport sans l'approbation de "tuteurs" masculins.

Cependant, les critiques affirment que la discrimination juridique dans des domaines tels que le divorce et la garde des enfants persiste, et que les femmes sont souvent prises dans la répression en cours contre la dissidence.

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Mais l'adhésion au projet de football saoudien n'était pas au même niveau parmi tous les acteurs du secteur sportif.

Les discussions cette année sur le parrainage de la Coupe du monde féminine par l'Autorité saoudienne du tourisme ont suscité des critiques de la part des pays hôtes, de la Nouvelle-Zélande et de l'Australie, ainsi que du célèbre joueur américain Alex Morgan, avant que la FIFA n'annonce en mars qu'aucun accord n'avait été trouvé.

De son côté, l'Allemande Monica Stapp, première sélectionneuse de l'équipe nationale féminine saoudienne, qui occupe actuellement le poste de directrice technique de l'équipe, a invité les détracteurs de l'Arabie Saoudite à se rendre dans le pays et à voir de près les changements.

"Je recommande toujours à tous ceux qui ne savent pas ce qui se passe ici de venir en Arabie Saoudite et d'y jeter un œil (...) pour voir par eux-mêmes ce qui se passe", a-t-elle dit à l'Agence France-Presse.

Pour Stapp, qui a travaillé avec des dirigeants du football féminin dans plus de 90 pays, l'accent est entièrement mis sur ce que ses joueuses peuvent accomplir.

"Je ne m'intéresse au football féminin que parce que je veux qu'il grandisse, je veux qu'il se développe, c'est ma mission", a-t-elle déclaré avec fermeté.