Ils se font passer pour des proches du Chef de l’Etat Paul Biya. De ce fait, Ils affirment à leurs interlocuteurs qu’ils peuvent arranger une entrevue avec le Président de la République. L’argument parfait dont ils se servent depuis quelques mois pour attraper comme de petits poissons dans leurs filets, ces personnes désireuses de rencontrer le Chef de l’Etat. Dans le classement qu’on fait de leurs victimes, des sources révèlent que de hautes personnalités du pays sont en tête.
De façon précise, il s’agit pour la plupart du temps, «des opérateurs économiques, des responsables socio-professionnels ou encore des prestataires de services en attente du paiement de leurs factures». «On vous contacte par téléphone sous l’identité du secrétaire général à la Présidence de la République ou encore du directeur du Cabinet civil pour vous faire savoir que le Chef de l’Etat voudrait vous rencontrer», explique une source. A la suite du coup de fil, ces individus arrêtent une date de l’audience au Palais de l’Unité.
Le Journal L’Epervier, dans son édition du 25 janvier 2016, en kiosque, écrit d’après une de leurs sources, que «le président d’une célèbre confédération générale des syndicats a été contacté par un de ces arnaqueurs, qui a endossé l’identité du chef de protocole de la Présidence de la République Simon Pierre Bikelé». Ladite source raconte que l’arnaqueur a fait comprendre au président de cette confédération générale des syndicats que le Chef de l’Etat souhaite s’entretenir avec lui.
L’objet de leur entretien va être «la redynamisation des activités syndicales». Le président en joie, va dire à son interlocuteur, qu’il se trouve flatté. Un jour après, au deuxième coup de fil, l’arnaqueur va fixer la date de l’audience. Au cours de ce énième appel, l’individu se fait passer pour Séraphin Fouda, directeur adjoint du cabinet civil.
La première condition que le président doit remplir, c’est de prendre part aux efforts de guerre. Une action qui d’après l’arnaqueur, est appréciée par le Chef de l’Etat. «Le Président de la République aime l’effort de guerre». L’arnaqueur explique à ce dernier qu’il doit faire partie des cent personnes qui soutiennent financièrement le Président de la République dans sa lutte contre Boko Haram. Il lui est donc demande de faire un transfert d’argent à hauteur de deux millions de F CFA à une certaine adresse. Ce que le président du syndicat fait avec empressement. «Comme ce syndicaliste aime à voir les marabouts après toute initiative entreprise, celui à qui il s’était confié lui avait rassuré que cette rencontre devait avoir lieu», précise la source du journal l’Epervier.
Le jour de l’audience arrivée, le président du syndicat se rend au Palais de l’Unité. Il est pour son grand malheur, renvoyé comme un malpropre chez lui, par les services de la Présidence. On apprend que celui-ci a déposé une plainte contre inconnu. Une enquête est ouverte. Des indiscrétions font savoir que ces arnaqueurs pullulent dans les grandes cérémonies, en quête d’un potentiel gibier.