Actualités of Tuesday, 15 September 2015

Source: AFP

Arrestation d’un chercheur camerounais dans l'Extrême-Nord

Ngaoundere Ngaoundere

Un chercheur camerounais et ancien leader étudiant a été arrêté le 6 septembre dans l'Extrême-Nord du Cameroun, cible d'attaques du groupe islamiste nigérian Boko Haram, a annoncé lundi une association d'étudiants camerounais qui réclame sa libération.

Claude Linjuom Mbowou, doctorant à l'université Paris 1, "a été arrêté le 6 septembre à l’entrée de la ville de Ngaoundéré", chef lieu de la région de l'Adamaoua (nord), a affirmé lundi, dans un communiqué, l’Association pour la défense des droits des étudiants du Cameroun (Addec), la plus grande organisation estudiantine du Cameroun.

Ancien vice-président et fondateur de l’Addec, M. Mbowou a été interpellé alors qu’il retournait à Yaoundé après avoir séjourné dans la région de l’Extrême-Nord "dans le cadre d’un projet d’étude avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), bureau Afrique", a ajouté le communiqué.

Selon le texte, il lui est reproché "d’avoir visité une zone non sécurisée et sans escorte."

L’Addec a appelé à la libération de M. Mbowou, soulignant dans son communiqué qu’il avait passé seulement "20 jours" à Maroua, le chef-lieu de la région, où il avait d’ailleurs rencontré les autorités régionales, y compris le gouverneur.

Connu au Cameroun pour ses actions en faveur de la défense des droits des étudiants, M. Mbowou s’est installé depuis quelques années en France où il est inscrit en thèse à l’université Paris 1, selon l’Addec qui précise qu’il y est chargé d’enseignement.

Son arrestation est abondamment relayée sur les réseaux sociaux par ses confrères doctorants, qui réclament sa libération.

L’Extrême-Nord du Cameroun est depuis deux ans la cible d’attaques régulières du groupe islamiste nigérian Boko Haram. Depuis juillet, neuf attentats-suicides y ont été commis, provoquant la mort d'une centaine de personnes.

L'armée camerounaise a considérablement renforcé ses effectifs dans la région, frontalière du nord-est du Nigeria, et les mouvements des journalistes et des chercheurs y sont désormais très contrôlés.