Dans un message diffusé le 7 janvier 2018 en direct sur la page Facebook de la Southern Cameroons Ambazonia United Front (Scacuf), Chris Anu, responsable de la communication de cette organisation lance un appel de trois jours de villes mortes. Son message intervient après l’arrestation présumée de Sisuku Ayuk Tabe, leader auto-proclamé de l’Etat fantôme d’Ambazonie.
Ce dernier aurait été arrêté le 5 janvier dernier avec ses collaborateurs dans un hôtel d’Abuja par la police nigeriane. Dans ce message, Chris Anu affirme que les arrestations de Sisiku Ayuk Tabe et des autres leaders anglophones de l’Ambazonie a été commandité par les autorités de Yaoundé, et que les personnes interpellées sont actuellement en détention dans les services des forces spéciales nigérianes.
Il demande à tous les habitants des régions anglophones de respecter un mot d’ordre de villes mortes entamé hier lundi 8 janvier pour s’achever le mercredi 11 janvier prochain. Pendant ces jours, le responsable de la communication de la Scacuf reprécise que « personne ne devrait se rendre à l’école, aucune activité économique ne devrait être observée » pendant ces « Ghost towns ».
Sur le terrain, apprend-on, le message est peu suivi dans les grandes villes des deux régions. Mais dans les zones rurales et particulièrement dans le departement de la Manyu, renseigne-t-on, le mot d’ordre est largement suivi.
Toutefois, les secessionnistes se disent prêts au dialogue avec les autorités camerounaises. Mais à conditions que le pouvoir de Yaoundé libère toutes les personnes emprisonnées dans le cadre de la crise anglophone ; que tous les militaires présents dans les deux régions anglophones du pays soient rappelés et enfin que des dispositions soient prises pour que les personnes déplacées puisent retourner dans leur domiciles respectifs, notamment ceux du département de la Manyu.