Réunis du 9 au 16 janvier 2016 à Batouri, région de l’Est, dans le cadre de la Conférence Episcopale Nationale du Cameroun (CENC), les évêques du Cameroun se sont prononcés pour la première fois officiellement et de manière forte sur l’application de l’article 66 de la constitution. Cette disposition qui figure dans la Constitution du pays, promulguée le 18 janvier 1996. Seulement, «ces dignitaires religieux gagneraient à prêcher par l’exemple en déclarant leur propre patrimoine», écrit le journal La Météo, parution du jeudi 21 janvier 2015.
«Il n’est un secret pour personne que nos prélats, en dépit du vœu de pauvreté fait devant Dieu et devant les hommes, sont eux-mêmes particulièrement versés dans le business qui étend ses tentacules jusqu’aux marchés publics», écrit le journal pourqui très peu de prélats camerounais peuvent aujourd’hui jurer de n’avoir pas trempé dans les affaires. La Météo en veut pour preuve, les couacs provoqués Victor Tonyé Bakot, dans des histoires glauques qui plongent leurs racines dans les déviances que les évêques dénoncent aujourd’hui. «L’argent de la corruption engraisse amplement l’Église catholique qui est au Cameroun, à travers la cooptation d’élites politiques à la moralité douteuse et qui en sont les plus grands bailleurs de fonds. Les relations incestueuses entre ces deux entités transgressent allègrement les règles de la moralité publique», lit-on dans les colonnes du journal.
Un autre cas de manque de probité cité par La Météo est celui de l’archevêque Jean Mbarga qui «n’a point repoussé le don de limousine du délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine, Gilbert Tsimi Evouna, dont on sait la propension à confondre les biens publics avec une épicerie familiale. Sa gestion gabégique est de notoriété publique, et pourtant il est plus proche des hommes d’Église que de la vertu», écrit le journal qui pense qu’ils sont ainsi des dizaines, à travers le Cameroun, ayant perdu tout sens de la pudeur face à l’appât du gain facile, sans prendre la moindre peine de vérifier l’origine des biens qu’ils reçoivent en sous-mains des prédateurs de la République.
Bon à savoir, l’Article 66 de la Constitution camerounaise stipule que: «Le Président de la République, le 1er Ministre, les membres du gouvernement et assimilés, le président et les membres du bureau de l’Assemblée Nationale, le président et les membres du bureau du Sénat, les Députés, les Sénateurs, tout détenteur d’un mandat électif, les Secrétaires Généraux des ministères et assimilés, les Directeurs Généraux des entreprises publiques et parapubliques, les Magistrats, les personnels des administrations chargées de l’assiette, du recouvrement et du maniement des recettes publiques, tout gestionnaire de crédits et des biens publics, doivent faire une déclaration de leurs biens et avoirs au début et à la fin de leur mandat ou de leur fonction».