Le Comité de Protection des Journalistes (CPJ) a indiqué sur son site officiel que deux journalistes de la chaîne bleue ne se sentent pas en sécurité au Cameroun. Tous deux requièrent l’anonymat, mais racontent les menaces de mort et d’arrestation qu’ils ont reçues. « Chaque jour, quand je sors de chez moi, je sais que le pire peut arriver », confie l’un d'eux.

Le CPJ rapporte également qu'un journaliste a changé de domicile, tandis que le second a préféré fuir. La presse camerounaise est sous tension à l’approche de l’élection présidentielle de 2025, à laquelle Paul Biya pourrait être candidat.

Il y a quelques semaines, Équinoxe TV dénonçait « un acharnement » du Conseil National de la Communication (CNC). En effet, les émissions Droit de Réponse, Le Débat 237, ainsi que le journaliste Duval Fangwa, ont été suspendus par le régulateur camerounais.

Ces menaces de mort contre les journalistes d’Équinoxe TV sont à prendre au sérieux, car les assassinats de journalistes ne sont pas rares au Cameroun. En janvier 2023, la dépouille du journaliste Martinez Zogo a été découverte dans un terrain vague près de Yaoundé. Avant sa mort, il dénonçait des détournements massifs et citait plusieurs personnalités de la République qui seraient impliquées dans ces fraudes.

Dix mois après son arrestation en août à Buea, dans la région anglophone du Cameroun, la chaîne de télévision Équinoxe avait annoncé la mort du journaliste Samuel Wazizi, alors que ses avocats continuaient de se rendre à ses audiences.

« Après la détention au secret de ce journaliste et l’absence totale de nouvelles, Équinoxe TV révèle en exclusivité que Samuel Wazizi est mort. Selon des sources proches de la haute hiérarchie militaire, à la suite de son arrestation à Buea, il a subi des sévices à tel point que son état de santé s’est dégradé », avait déclaré le journaliste Cédric Noufele le 2 juin 2020.