Le Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC) a réagi avec une profonde tristesse et indignation après l’assassinat brutal de Frédéric Mounsi, journaliste et chercheur, survenu à Soulede Roua, dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. Victime d’un malentendu tragique, Frédéric Mounsi, qui effectuait des travaux de prospection géologique pour sa thèse de doctorat, a été confondu avec un membre de Boko Haram par les populations locales et brûlé vif.

Selon les premiers témoignages, Mounsi, accompagné du Dr Bello et de leur chauffeur, a été pris pour un terroriste par les villageois. Tous trois ont tragiquement perdu la vie. Cette bavure, survenue dans une région marquée par les violences et l’insécurité liées aux activités de Boko Haram, souligne une nouvelle fois les dangers auxquels sont exposés les professionnels travaillant dans des zones sensibles.

Dans un communiqué, le SNJC a adressé ses condoléances à la famille de Frédéric Mounsi, à ses collègues ainsi qu’à tous ceux qui l’ont connu et côtoyé. Le syndicat a également profité de cette douloureuse occasion pour dénoncer l’absence de mesures adéquates pour protéger les journalistes sur le terrain, pointant du doigt le manque de lois spécifiques et de décrets d’application pour encadrer cette protection.

« Le SNJC constate, pour le regretter, que depuis que des journalistes sont assassinés dans l’exercice de leur profession au Cameroun, le gouvernement n’a pas pris la pleine mesure de la situation en adoptant une législation appropriée », a déclaré Marion Obam, présidente nationale du SNJC. Le syndicat a lancé un appel aux rédactions pour qu’elles mettent en place des protocoles de sécurité rigoureux et veillent à la formation de leurs personnels afin de les sensibiliser aux risques encourus sur le terrain.

Le SNJC a également exhorté les professionnels des médias à faire preuve de prudence et à respecter les consignes de sécurité lors de leurs missions, rappelant que « un bon journaliste est d’abord un journaliste vivant ».