Outre l'ancien directeur des renseignements Camerounais et l'homme d'affaire JeanPierre Amougou Belinga, Justin Danwe et Bruno Bidjang, quels sont les autres membres de l'organisation qui a enlevé et exécuté Martinez Zogo.


Après plus d' un an d'interpellations, auditions et soubresauts, l'information judiciaire sur l'assassinat du journaliste, lanceur d'alertes et animateur, Martinez Zogo livre ses premiers inculpés. Les conclusions produites par le magistrat instructeur, Nzie Pierrot vient de mettre une quinzaine de personnes à la disposition du Tribunal militaire de Yaoundé. En tête de liste, l'ancien directeur général de la Direction générale de la recherche extérieure (Dgre), le Commissaire Maxime Eko Eko, l'ancien directeur des opérations de la Dgre, le Lieutenant-colonel Justin Danwe, l'homme d'affaires et promoteur du groupe l'Anecdote ainsi que le journaliste et ancien directeur des médias du groupe l'Anecdote, Bruno Bidjang sont attendus à la barre pour la manifestation publique de toute la vérité autour de cette affaire. Ironie dans l'affaire de l'assassinat du journaliste, lanceur d'alertes et animateur, Martinez Zogo, le promoteur du groupe l'Anecdote, Jean-Pierre Amougou Belinga et l'ancien directeur des médias du groupe l'Anecdote, Bruno Bidjang sont inculpés pour leurs participations dans l'assassinat de l'homme des médias. Le magistrat en charge de l'instruction dans l'enquête liée à l'assassinat de Martinez Zogo reconnaît l'homme d'affaires Jean-Pierre Amougou Belinga coupable de complicité des faits de torture ayant précédé la mort de Martinez Zogo. Journaliste et ancien directeur des médias du groupe l'Anecdote, Bruno Bidjang est, lui, inculpé pour conspiration de torture et d'arrestation et de séquestration de Martinez Zogo.


Opération de mise à mort

L'ancien directeur général de la Direction générale de la recherche extérieure, le Commissaire Maxime Eko Eko, lui aussi, est renvoyé devant le Tribunal militaire de Yaoundé pour jugement. L'ancien patron du renseignement camerounais est inculpé sur la base des témoignages produits par ses collaborateurs. L'ancien chef des opérations de la Dgre, le Lieutenant-colonel Justin Danwe a soutenu devant les enquêteurs que l'opération de filature, d'interprétation et de torture de Martinez Zogo a été initiée par l'ex-patron de la Dgre, Maxime Eko Eko. Des assertions réitérées par le conseiller technique numéro 1 de la Dgre, le Commissaire James Elong Lobe. L'officier supérieur de la Police camerounaise a indiqué devant le juge d'instruction que la réunion de préparation de la dernière phase de l'opération de mise à mort du journaliste Martinez Zogo s'est déroulée dans la salle de crise de la Direction générale de la recherche extérieure à Yaoundé. Une salle ne pouvant être utilisée que sur autorisation du directeur général de la Dgre. Le conseiller technique numéro 1 de la Dgre qui a été entendu en qualité de témoin dans l'enquête soutient aussi que le principal véhicule utilisé ainsi que l'armement ont été fournis par la Dgre. Le rapport produit par le magistrat instructeur Nzie Pierrot souligne par ailleurs que la surveillance du journaliste Martinez Zogo a été ordonnée par l'ancien directeur général de la Dgre, depuis l'année 2015.


Violation de consignes

Interpellé, il y a seulement quelques temps, le maire de la commune de Bibey, dans le département de la HauteSanaga, Martin Savom est inculpé pour les motifs de complicité d'assassinat et de torture. Pour sa part, l'ancien directeur des opérations de la Dgre, le Lieutenant-colonel Justin Danwe est inculpé pour complicité d'assassinat, complicité d'arrestation, complicité de torture et violation des consignes. L'officier de l'armée camerounaise, selon les conclusions de l'enquête, a coordonné l'exécution de toute l'opération ayant abouti à la mort du journaliste Martinez Zogo. Les conclusions produites par le juge d'instruction laissent voir la forte implication et la participation active des personnels de la Direction générale de la recherche extérieure. A ce titre, les nommés Ebo'o Clément, Godje Oumarou, Bakaiwe Clément et Lenoir Dawa sont inculpés pour violation des consignes, coaction d'arrestation et séquestration. Les mêmes agents de la Dgre sont présentés comme les hommes ayant torturés, à mort, Martinez Zogo. La liste des inculpés produits par le magistrat en charge de la résolution de l'affaire Martinez Zogo est complétée par de nombreux autres agents en service à la Direction générale de la recherche extérieure. Ainsi, Nzockmenping Martial, Daouda, Langue Johnson, Tongue Nana Stéphane et le Lieutenant-colonel Justin Danwe sont accusés d'avoir violé les consignes, arrêté et séquestré la victime. Les mêmes agents sont accusés, sur la base de leurs propres témoignages, d'avoir tué le journaliste Martinez Zogo. Seul acteur externe de cette opération, le nommé Bidzongo Mbede Albert. Il est d'abord inculpé pour usurpation de titre et usurpation de fonction. Celui que l'on nomme aussi Arthur Essomba est aussi impliqué dans les actes de torture ayant conduit à la mort du journaliste Martinez Zogo.