L’assassinat de l’épouse de Pascal Zamboue, coordonnateur nationale du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), arrêté et condamné à sept ans de prison ferme le 27 décembre 2020, suscitent questionnements et consternation. Qui a assassiné Susanne Zamboue ? Pourquoi ?

Au moment où l’enquête policière est ouverte pour déterminer les circonstances et les causes de ce meurtre de sang-froid dont est victime une dame politique dans son domicile en plein cœur de Yaoundé, on ne peut s’empêcher de se perdre en conjectures et hypothèses. Pour en rajouter une couche au halo de mystères qui nimbe cette affaire, des sources dignes de foi indiquent que les bourreaux n’ont rien pris, écartant la piste d’un brigandage qui aurait mal tourné.

A-t-on donc mis fin de façon violente aux jours de cette dernière pour des visées politiques comme semblent déjà l’admettre certains militants et sympathisants du MRC ? Pour Me Simh par exemple, deuxième vice-président de cette formation politique, cette mort doit interpeller la conscience de chaque être humain. Il enfonce le clou en clarifiant que c’est Pascal Zambo qu’on veut briser.

« Suzanne était le soutien le plus solide pour son mari, qu'elle couvait de toute son affection dans la douloureuse épreuve qu'il traverse. Il était impossible de rendre visite à celui-ci à la prison sans la croiser, lui apportant habits, nourriture et médicaments et tendresse. À part essayer de tuer à petit feu son époux, quel autre message veut-on nous faire passer ? Quel message », s’interroge-t-il dans un mélange de colère de désapprobation. Il termine en indiquant qu’il se joint à la famille de la disparue et à tous les militants du MRC, mais aussi à tous les compatriotes de bonne foi, pour exiger une enquête diligente, pour qu'un tel crime ne reste pas impuni.

« Que le régime de Yaoundé ait permis une telle ignominie, cela frise le satanisme le plus démoniaque. Est-ce donc ça le funeste projet de ce régime à notre endroit, nous les épouses et autres proches des prisonniers d'opinion arbitrairement arrêtés et condamnés », s’interroge en se révoltant pour sa part l’épouse de l’autre prisonnier du MRC, Olivier Bibou Nissack, condamné lui aussi à sept ans fermes. L'emprisonnement déjà arbitraire de nos époux, enchaîne-t-elle en se questionnant, vise-t-il à nous esseuler afin de nous livrer plus facilement à des escadrons de la mort agissant très clairement en service commandé ?

« Jusqu'où va la cruauté et les agissements sans cœur de ces gens qui pour le pouvoir, kidnappent, séquestrent, torturent, condamnent arbitrairement à de lourdes peines, la fine fleur de notre société ? Faut-il qu'au pacifisme et à la non-violence de personnes raisonnables œuvrant et ne désirant que la prospérité de notre pays le Cameroun, soit toujours opposé ce cynisme arrogant qui commande à sa guise soit la pire violence judiciaire aveugle, soit la calomnie et la vindicte sur le nom de gens absolument honorables », se demande-t-elle tourmentée visiblement par ce meurtre de sang-froid.

Mains noires des barbouzes à la solde du régime

« Il est difficile de donner tort à ceux qui estiment que cette exécution ignoble, lâche et barbare porte à n'en point douter la signature des mains noires des barbouzes à la solde du régime de Yaoundé, tant le modus operandi est le même que celui observé lors de l'assassinat de dame Christiane Soppo Mbango, secrétaire particulière de l'ex-ministre d'État Marafa Hamidou Yaya », assène pour sa part Jean-Michel Nintcheu.

Pour terminer, il souligne que « ce crime inacceptable ne saurait rester impuni. L'État a le devoir et l'obligation de débusquer les auteurs et les commanditaires de cette cruauté insoutenable ». Comme on le voit le concert des réactions s’enchaînent sans qu’il soit possible pour l’heure de dire avec exactitude qui sont les assassins de Susanne Zamboue.