Selon L’œil du Sahel paru le 20 janvier 2017, la question de la répartition des sièges à l’Assemblée nationale est vivement critiquée dans le septentrion. Pour le journal, l’allocation des sièges des Députés basée sur une proportion de la population - un siège pour 50 000 habitants - est loin d’être respectée.

D’après les statistiques officielles publiées en 2010, la Région de l’Extrême-Nord peuplée de 3 480 414 habitants compte 29 sièges à l’Assemblée nationale. Celle du Nord compte 12 Députés pour une population chiffrée à 2 050 229 habitants. Quant à l’Adamaoua, avec sa masse démographique estimée à 1 015 622 habitants, elle dénombre 10 représentants à l’hémicycle de Ngoa-Ekelle.

Le journal relève que le Grand-Nord dispose de 51 sièges pour une population totale chiffrée à plus de 6 000 000 d’habitants. Pourtant ces trois Régions sont favorables au «Renouveau», ce que l’élite des Régions septentrionales considère comme une répartition non équilibrée.

«La redéfinition des sièges des Députés est portée depuis 2002 par un collectif d’entrepreneurs politiques du Grand-Nord. Le problème nous tient à cœur d’autant plus que nous contribuons, largement, à la victoire du RDPC [Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais]», déclare un cadre du parti de la flamme dans le septentrion.

«Le sujet du découpage sera remis sur la table du Président avant les prochaines élections», rassure-t-il. Des arguments ont déjà été affûtés à cet effet, confie un député RDPC.

Le journal ajoute que ces frustrations des hommes politiques du Grand-Nord se font encore ressentir lorsqu’ils évoquent les «faveurs» dont bénéficient les Régions du Sud et de l’Est. Ces deux Régions dénombrent chacune 11 sièges à l’Assemblée nationale pour des populations respectivement estimées à 692 142 habitants pour le Sud et 801 968 pour l’Est selon les statistiques de 2010.

Alors que dans le même temps, le Département de la Bénoué, dont la masse démographique s’élève à 850 000 habitants, ne compte que de 4 députés. «C’est un déséquilibre flagrant. Une injustice criarde qui mérite d’être corrigée», fulmine une personnalité du Grand-Nord.