Actualités of Monday, 19 September 2022

Source: www.camerounweb.com

Assemblée nationale : De la lune de miel à la lune de fiel entre Cavaye et Salmana

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Ce 7 septembre 2022, une lettre adressée à son homologue centrafricain par le président de l'Assemblée nationale (Pan) du Cameroun en dit long sur La dimension de rupture avec son ex-protégé à l’hémicycle. Dans le sillage d’une lettre au vitriol.
« J’ai l’honneur de vous faire connaître pour transmission à son haut destinataire que le député camerounais d’opposition Salmana Amadou Ali ne bénéficie d’aucun mandat de notre Institution lui permettant de mener les activités politiques et commerciales en République centrafricaine », écrit Cavaye à Simplice Sarandji, son homologue centrafricain. Il poursuit en indiquant qu’il serait souhaitable de porter à la connaissance des autorités de ce pays voisin, que Salmana est un député à « la moralité douteuse et vient des rangs de l’opposition ». De ce fait, le Pan précise qu’il « agit pour son propre compte et ne saurait se prévaloir d’un quelconque soutien de notre part ». Curieux ! Comme on le voit, il s’agit en réalité d'une lettre au vitriol contre le député Salmana, issu des rangs du Front national pour le salut du Cameroun (Fnsc) d’IssaTchiroma Bakary. Pourquoi, un tel désaveu en mondovision quand on sait que depuis que cet élu de la circonscription du Diamaré-centre dans l’Extrême-Nord est entré à l'hémicycle en 2020, le Pan l'a pris sous son aile, et l'envoie régulièrement le remplacer à l'étranger au sein des rencontres internationales des Assemblées nationales ? On peut citer par exemple le Maroc, le Rwanda ou la Rca. « J'exprime ma profonde gratitude au président de la République Centrafricaine, le Professeur Faustin Archange Touadéra et son vaillant peuple pour cette marque de reconnaissance. Une preuve que j'ai été adopté comme un fils du terroir. Vive la coopération entre le Cameroun et la Rca », signe-t-il par exemple sur sa page Facebook, reçu en audience par le numéro un centrafricain, et décoré par ce dernier. C’est un fait qu’il a été élevé « en tant qu'opérateur économique, au rang de Commandeur du mérite commercial centrafricain ». Bien plus, en marge de la 47e session de l'Assemblée parlementaire de la francophonie à Kigali, il était déjà invité par la Première dame du Rwanda, Madame Jeannette Kagamé au palais présidentiel. Il avait été alors élu rapporteur mondial de la Francophonie pour le parlement des jeunes, pour un mandat de 2 ans, ceci au terme de l'élection des membres du bureau de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie tenue à Kigali au Rwanda. Comment comprendre ce désaveu ?
Conflit avec Boukar Abdourahim, le Dircab de Cavaye
C’est répandu au sein de l’opinion que Salmana Amadou Ali et le Directeur du cabinet (Dircab) de Cavaye, Boukar Abdourahim, ne s’entendent guère. On se souvient que sa plainte, déposée contre (x) devant les tribunaux à Mora visait précisément ce dernier que certaines langues accusent d’être l’auteur de la fabrique des banderoles présentant l’élu du Diamaré comme le potentiel successeur de Cavaye yeguié Djibril. Dans la plainte, il accusait (x) de faux et usage de faux, atteinte à l’honneur d’un élu, de fraude et de manipulation. Cette affaire a fait les choux gras sur les réseaux sociaux et les groupes whatsapp du Septentrion avec des affrontements verbaux d’une extrême violence. Certains acteurs politiques n’hésitaient pas dès lors à affirmer que c’est le Pan qui aurait financé la campagne de Salmana contre la liste Rdpc du Diamare à Maroua afin de fragiliser l’élite du Chef-lieu de la région de l’Extrême-Nord et briser leurs velléités de leadership sur la région. Ceux-ci estimaient que ce protégé du Pan reçoit de lui de l’argent des faveurs régulièrement et toutes sortes de largesses. Ceci, affirmaient-ils, a amené Salmana à multiplier les actions sur le terrain allant même hors de sa circonscription électorale même de sa région. On l’a vu aller jusqu’à Ngaoundéré faire une distribution des denrées alimentaires. Au niveau de l’Assemblée nationale, on murmure dans les coulisses que l’influence grandissante de Salmana auprès de la 3ème personnalité serait à l’origine de cette saignée. Le Dircab à son tour, soucieux d’exercer un contrôle total sur le Pan voit d’un mauvais œil cette influence surtout d’un élément qu’il ne contrôle pas. Les deux s’épient, lâchent les sources, se jaugent et s’assènent quelques coups sans grande conséquence jusqu’au jour où les fameuses banderoles entrent en scène. Cette affaire, apprend-on, a jeté un froid entre le Pan et Salmana au point où le premier aurait dit au second qu’il ne veut plus le voir. Sa deuxième faute, comme on l’affirme dans les coulisses de l’Assemblée nationale, viendrait du fait que le député du Diamaré aurait mis en statut une photo qu’il a prise avec le Secrétaire général de la présidence de la République dans la salle des pas perdus de l’Assemblée nationale à la sortie d’une séance plénière. Il est de ce fait vite présenté au Pan comme l’espion du Sgppr à qui il rendrait compte de tout ce qui se passe à l’hémicycle. Le tour était joué une fois de plus quand on connaît la haine du Pan vis-à-vis de ce dernier qu’il accuse d’empêcher qu’il ne rencontre le président de la République. Toutes les tentatives de Salmana auprès du natif de Mada pour démontrer qu’il s’agit d’un complot de son Dircab contre lui sont vaines. Les portes du Cabinet lui sont hermétiquement fermées, apprend-on. De là, ces sources indiquent qu’instruction est donnée au protocole et à la sécurité de lui interdire toute entrée et toute approche du Pan. Salmana, révèlent les langues au palais des Verres, va tenter un dernier baroud au cours de la dernière session de juin. Malgré l’interdiction et les dispositions prises, il réussira, susurre-t-on, à forcer l’entrée du bureau du Pan au Palais des congrès malgré des tentatives de la garde de le stopper et y fera irruption et se jettera à ses pieds. Le Pan, apprend-on ce jour-là, était en compagnie du Premier ministre, et certaines personnalités. C’est la gêne totale. Il s’adresse au Pan en fulfuldé pendant de longues minutes. C’est donc là tout le sens du rouleau compresseur lancé désormais aux trousses de celui qui hier était le chouchou du Pan. Une affaire à suivre.