Actualités of Wednesday, 22 June 2022

Source: Nouvelle Expression du 22-06-2022

Assemblée nationale : sale temps pour le ministre Gaston Eloundou Essomba

Le ministre peine à convaincre les députés Le ministre peine à convaincre les députés

La Représentation nationale met en doute la portabilité de l’eau, alors qu’une épidémie de choléra sévit dans certaines régions du pays.

La couleur de l’eau courante distribuée par la Camerounaise des eaux (Camwater) laisse à désirer selon certains consommateurs. La préoccupation a été portée à l’attention du ministre de l’Eau et de I Energie (Minee) Gaston Eloundou Essomba. au cours de la séance de questions orates à iadresse des membres du gouvernement. Selon la députée Angèle Toukam Tela. «l’eau qui coule des robinets est de qualité douteuse».

Une affirmation qui serait loin de la réalité, selon le Minee. Pour ce dernier, I eau distribuée, respecte les normes nationales et internationales.
«Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), une eau est dite potable lorsque sa consommation est sans risque pour la santé. Afin d’encadrer cette définition, ladite institution a établi des normes strictes qui fixent les teneurs limites qu’une eau potable ne doit pas dépasser sur les plans physiques, chimiques et microbiologiques.

Dans le même sens, le Cameroun, par le biais de son Agence des normes a également établi des normes de la qualité de l’eau qui sont en générai plus rigides que les normes de l’OMS. La Camwater qui est le concessionnaire de l’Etat du Cameroun, ayant la charge du service public de l’eau, potable en milieu urbain et péri urbain observe à la fois les normes de l’Oms et celles du Cameroun dans son processus quotidien de potabilisation de l’eau», assure Gaston Eloundou Essomba.

Contrôle de la qualité

Ce dernier assure également que des inspections de contrôle sont menées par la Société en charge de la distribution d’eau et le Minee.
«Elle dispose en outre de mécanismes internes de contrôle de la qualité, de cette eau, à travers ses structures dédiées et un partenariat avec un laboratoire de renom pour les contrôles inopinés et les contrôles réguliers. En plus des mesures de surveillance et de contrôle internes à la Camwater, le département minisfériel dont j’ai la charge effectue régulièrement des inspections mensuelles de toutes les stations de production d’eau du pays.
Dans le cadre de ses différents contrôles, les inspecteurs d’eau assermentés effectuent des inspections à l’effet de se rassurer que les produits de traitement qui servent a la potabilisation de l’eau sont disponibles en quantité suffisante, respectent les normes d’étiquetage, de conditionnement et de validité et que les analyses de l’eau sont effectives et régulièrement faites. Ils ont également la possibilité de faire leurs propres analyses de l’eau à travers des kits mobiles de contrôle et peuvent mener une inspection inopinée en dehors des descentes mensuelles.

En guise d’exemple, pas plus tard que cette semaine, l’inspection de l’eau à la Station d’Akomnyada, a conduit à une analyse de l’eau produite. Les résultats étaient conformes aux normes en vigueur et correspondaient aux déclarations des responsables en charge de la qualité de I eau au sein de l’usine».

Couleur de l’eau

Quant à la couleur de l’eau, le ministre a rejeté la faute sur les conduites d’eau et des failles dans le réseau de distribution. Concrètement, « il arrive parfois que l’eau produite par la Camwater présente une couleur inhabituelle, voire incommode. Il faut dire que cette situation survient très souvent après une coupure de l’eau plus ou moins prolongée, c’est-à-dire, lorsque le réseau n’est pas en charge.

Elle peut en général être due à des infiltrations de réseau, du fait des casses de canalisation ou plus fréquemment, à la présence de conduites en acier galvanisé dans les nombreuses habitations.

En effet, les conduites en acier galvanisé se détériorent avec le temps et lorsque le réseau n’est pas en charge, les détritus qui en résultent se déposent et s’accumulent. C’est ainsi qu’au retour de l’eau, elles sont emportées par la pression et ressortent par les robinets.

Dans ces derniers cas, il est conseillé de laisser le robinet couler pendant environ une minute, pour retrouver une eau claire. Si la situation perdure, il serait alors probable qu’il s’agisse d’une infiltration des eaux. Dès lors, il faudra saisir la Camwater par son numéro vert 8121. Cette dernière se chargera de trouver la faille dans le réseau»

Cholera

Alors que la qualité de l’eau distribuée est remise en question par les consommateurs depuis des années, la survenue de l’épidémie de choléra accentue les inquiétudes. Selon le Minee. une analyse de la situation a déjà été faite
conjointement avec le ministère de la Santé publique. Des cas de risques potentiels, auraient été détectés dans des zones où sévit la maladie. «Une mission interministérielle, Minee-Minsanté effectuée en Mars 2022 dans quelques zones affectées, a permis de se rendre compte que certains ouvrages communautaires d’alimentation en eau potable étaient construits à proximité des latrines et pouvaient facilement être contaminés. J’ai alors instruit en urgence une analyse des eaux provenant de ces ouvrages et les résultats ont permis aux autorités administratives locales, de prendre des mesures fermes pour empêcher l’utilisation de ces eaux».

Ces interpellations du ministre de l’Eau et de l’Energie surviennent alors que la distribution en eau, notamment dans la ville de Yaoundé, est insuffisante. Des rationnements sont quotidiennement effectués par l’entreprise en charge de ce secteur. Une insuffisance qui augmente les risques de propagation du choléra.
La Nouvelle Expression