La dernière audience de l’affaire qui oppose le ministère public et l’Etat du Cameroun à Jean Marie Atangana Mebara, Ex Sécrétaire Général de la Présidence de la République pour un détournement présumé de 5 millions de dollars, environ 2,5 milliards de FCFA, dans le cadre de l’achat d’un avion destiné aux déplacements du Chef de l’Etat Paul Biya s’est déroulée le 10 septembre 2015 devant le Tribunal criminel spécial, après trois mois d’interruption.
Au cours de cette audience, l’ancien SGPR a affirmé qu’il va porter plainte aux personnes qui bloquent la comparution de ses témoins. «Je vais introduire, dans les prochains jours, une procédure pénale contre ceux qui empêchent ou ont empêché mes témoins de se présenter devant le tribunal. Qu’ai-je fait de si grave pour que je ne mérite pas un procès pénal équitable ?», a–t-il indiqué.
A en croire le journal Kalara édition du lundi 14 septembre 2015, si l’ex secrétaire général de la présidence de la République n’a nommé personne, il pointe clairement le Garde des Sceaux, Laurent Esso. Lors d’une précédente audience, l’ancien ministre d’Etat avait d’ailleurs demandé qu’on le condamne «par arrêté ou par décret».
Pour Me Alice Nkom, avocate d’Atangana Mebara, qui a pris la parole pour la première fois sur le fond de cette affaire, «l’accusation et la défense devaient être traitées sur un même pied d’égalité». Or selon elle «l’accusation avait bénéficié de neuf mois pour faire entendre ses témoins. Un temps que le tribunal n’a pas accordé à son client».
Selon Me Nkom «le ministère public chargé de citer les témoins de M. Atangana Mebara ne s’était pas acquitté de cette tâche, au mépris du code de procédure pénale, du Pacte international des droits civils et politiques et la Charte africaine des droits des peuples». Pour conclure son propos rapporte le journal, elle a demandé «que le tribunal considère que les témoins de M. Mebara n’ont pas été cités. Et que le procès reprenne à ce stade en veillant au respect des dispositions légales et la convocation régulière desdits témoins ».
Les juges du tribunal ont quant à eux constaté que «les citations à témoins ont été faites dans les formes et délais légaux». «L’accusé Atangana Mebara Jean Marie a eu le choix de faire sa déclaration ou non. La procédure a évolué. La demande d’une nouvelle citation à témoin est non fondée ainsi que le changement d’option sollicité par l’accusé», ont-ils poursuivi.
En d’autres termes, la requête de Me Nkom de faire comparaitre les témoins de Jean Marie Atangana Mebara a été rejetée, conclut le journal.