Plusieurs localités ont été attaquées vendredi dans la région du Sud-Ouest (anglophone) par des bandes armées.
Un militaire camerounais a trouvé la mort vendredi dans le Sud-Ouest du Cameroun (région anglophone) dans une attaque attribuée à des présumés séparatistes anglophones, a indiqué à Anadolu le gouverneur de la région Bernard Okalia Bilai.
« Un militaire a été tué vendredi vers midi (heure locale) à Ediki localité située sur l’axe routier Kumba-Buea », a précisé le gouverneur à Anadolu.
Le gouverneur a par ailleurs confié que la tension était très vive dans la région et que des combats entre des militaires et des séparatistes étaient en cours à Ediki, Lobe, Bekora et Ba-lagui depuis la matinée.
« Des bandes armées de l’ ‘Ambazonie’ (état non reconnu par Yaoundé) ont barricadé plusieurs routes de la région et quand des militaires sont descendus pour libérer les voies, ces terroristes se sont attaqués à nos forces », indique le gouverneur.
D’après la même source, une autre bande armée s’est attaquée
aux ouvriers d’une entreprise d’entretien routier dans la localité de Mundongo (Sud-ouest) et « deux camions de la société ont été incendiés ».
Aucun bilan n’a toutefois pu être obtenu.
Par ailleurs, « Les forces de sécurité ont mené jeudi une opération à Ekok situé près du Nigéria et plusieurs tenues militaires, des épaulettes, des masques et des drapeaux de propagande de l’Ambazonie ont été saisis », a ajouté le gouverneur Bernard Okalia Bilai.
Du côté de la population anglophone, on se plaint de « provocation de la part des militaires camerounais ».
« Des militaires vont de maison en maison et interpellent des jeunes gens soupçonnés d’appartenir à l’Ambazonia Defense Force (ADF- branche armée). Les personnes interpellées sont séquestrées, battues et leurs maisons incendiées », indique John Ngu, l’un des villageois tout en ajoutant que plusieurs villages ont été désertés ces derniers 24 heures.
L’armée de son côté assure qu’elle ne fait qu' « encadrer les populations civiles contre les terroristes de l’Ambazonie ».
« L’armée fait son travail avec professionnalisme et dans le respect des droits de l’homme », se défend le porte-parole de l’armée camerounais, le Colonel Didier Badjeck, joint par Anadolu.
Pour rappel, la crise sociale qui secoue les deux régions anglophones du Cameroun avait débuté en octobre 2016 par une grève des avocats, des enseignants et des étudiants anglophones qui critiquaient la marginalisation dont ils étaient victimes.
A ce jour, au moins 40 militaires et plus de 500 civils ont été tués dans ces deux régions, selon le dernier bilan établi par le Réseau de Défenseurs des Droits Hu-maines de l’Afrique Centrale (REDHAC).