Au moins quatre civils ont été tués ce dimanche matin dans un attentat-suicide qui a eu lieu au marché dominical de Mora, selon les autorités administratives de la Région de l’Extrême-Nord. Les mêmes sources informent que 24 personnes ont été blessées lors de l’explosion. Parmi les blessés, huit seraient dans un «état grave» et «seront transportées dans les prochaines minutes à l’hôpital militaire de Maroua».
Les sources militaires informent que le jeune kamikaze visait le centre du marché de Mora qui accueille chaque dimanche de nombreux commerçants en provenance du Cameroun, du Nigeria et du Tchad. «Si le kamikaze avait atteint le centre du marché, le bilan aurait ete plus lourd», declare la source.
Les islamistes de la secte nigériane, Boko Haram, renouent ainsi avec les attentats-suicides après plus d’un mois de trêve. Dans la nuit de mercredi 29 juin au jeudi 30 juin dernier, au moins dix personnes avaient été tuées dans un autre attentat-suicide dans la localité de Djanaka à l’Extrême Nord. L’explosion de Djakana s’était produite aux environs de 21 heures tuant plusieurs membres du comité de vigilance dans une salle de projection vidéo.
La secte nigériane, qui a subi d’importants revers depuis février 2016 face aux offensives menées par les troupes camerounaises de l’Opération Alpha et Emergence 4 ainsi que la Force Mixte Multinationale, a multiplié les attentats-suicides, utilisant régulièrement des femmes et filles comme des bombes humaines, au Nigeria, au Cameroun, au Tchad et au Niger.
Les attentats-suicides visent fréquemment des mosquées, des marchés périodiques, des gares routières et des postes de contrôle. Plusieurs attaques ont également visé des camps de personnes déplacées par le conflit qui dure depuis 2009 et qui a fait 20 000 morts et 2,3 millions de réfugiés selon le HCR.