A l’occasion de la journée du souvenir de la traite négrière et de son abolition le 23 août, l’Ambassade de France au Cameroun se joint au recueillement international en mémoire des millions de victimes du commerce triangulaire entre l’Afrique, l’Amérique et l’Europe.
En droit français, ce commerce abject a pu être aboli grâce aux plaidoyers de l’abbé Grégoire et de Toussaint Louverture en 1794, puis de Victor Schœlcher en 1848, mais aussi grâce aux esclaves anonymes qui ont résisté et qui ont contribué à leur propre émancipation. Depuis 2001, la réalité de la traite négrière et de l’esclavage a été reconnue par la loi et qualifiée de crime contre l’humanité.
En octobre 2012, le Président de la République française s’est incliné au nom de la France en hommage aux victimes de de la traite négrière : « La traite nous renvoie à la dette souscrite à l’égard de l’Afrique. Nous savons la part funeste prise par la France dans l’exploitation des terres d’Afrique soumises à ce négoce barbare qui mit des hommes, des femmes et des enfants au fond d’une cale pour être transportés là où l’exploitation indigne de leur travail réclamait de les déposer. (…) Cette déportation en masse qui a duré plusieurs siècles à l’échelle de plusieurs continents.
Cette monstrueuse entreprise qui a considéré qu’un être humain, à cause de la couleur de sa peau, pouvait être réduit à l’état de marchandise ». De nombreux lieux de mémoire ont ouvert en France pour entretenir le souvenir de la traite négrière et de son abolition, notamment le Mémorial de l’abolition de l’esclavage inauguré en mars 2012 par le maire de Nantes de l’époque, Jean-Marc AYRAULT, et le Mémorial ACTe ou « Centre caribéen d'expressions et de mémoire de la Traite et de l'Esclavage » inauguré en mai 2015 à Point-à-Pitre (Guadeloupe) par le Président de la République en présence de plusieurs chefs d’Etat africains.
L’Ambassade de France à Yaoundé salue également les efforts du Cameroun pour conserver les lieux de mémoire de l’esclavage que sont le port négrier de Bimbia ou encore le site de Bilumbelum à Ndiki-village.
La traite des êtres humains existe malheureusement encore de nos jours. Comme le rappelait le Président de la République en mai 2016 : « Aujourd'hui encore, 22 millions de personnes sont victimes de la traite, hommes, femmes, enfants, réduits en servitude, contraints à travailler, à travailler de force. Enlevés, violés, et parfois tués. Je pense à ces jeunes filles, notamment celles qui avaient été enlevées par les terroristes de Boko Haram, puis monnayées et mariées de force».
A travers le Fonds de solidarité prioritaire pour « l’appui à la lutte contre la traite des êtres humains dans les pays du Golfe de Guinée », doté de 800 000 EUR (525 Mds FCFA) sur 3 ans, la France soutient les efforts du Cameroun, du Nigeria, du Bénin, du Ghana et du Togo pour lutter contre ces formes modernes d’esclavage et démanteler les réseaux de trafiquants.
Un exemple d’action au Cameroun est l’équipement et la formation auprès de la plateforme interministérielle de Bamenda (North-West) en matière de traite des êtres humains. Dans ce cadre, un atelier conjoint Nigeria - Cameroun sur la traite transfrontalière et la problématique des « baby factories » sera organisé à la rentrée 2016.
AMBASSADE DE FRANCE AU CAMEROUN