Actualités of Tuesday, 14 January 2025

Source: CFOOT

Au Cameroun, un président de club menace ses joueurs avec un révolver chargé

Pierre Batamack, président fondateur d’Avion Académy Pierre Batamack, président fondateur d’Avion Académy

Il y a des jours où l’on se demande si le football camerounais n’a pas définitivement perdu son âme. Ce lundi matin, au stade de l’Université de Douala, un événement aussi surréaliste qu’indigne s’est déroulé: Pierre Batamack, président fondateur d’Avion Académy, aurait brandi une arme à feu pour intimider ses propres joueurs, venus réclamer plusieurs mois de salaires impayés. Une scène qui illustre, une fois de plus, l’état de déliquescence d’un football gangréné par l’amateurisme, l’arrogance et une gestion digne d’un mauvais feuilleton.

L’arme de la honte

Brandir une arme face à des joueurs, c’est franchir une ligne rouge. Cet acte, aussi absurde qu’intolérable, est révélateur du mépris de certains dirigeants envers les droits les plus fondamentaux des footballeurs. Au lieu de garantir des conditions décentes, Pierre Batamack a choisi la voie de l’intimidation et de la violence.

Mais il ne faudrait pas voir en Batamack une simple exception. Ce comportement s’inscrit dans un climat général où les présidents de clubs sont souvent à l’image du président de la FECAFOOT, Samuel Eto’o. Le poisson pourrit toujours par la tête. Comment s’étonner de voir des abus de pouvoir à tous les niveaux, quand le sommet lui-même donne l’exemple d’une gestion autoritaire et parfois chaotique ?

Un membre du COMEX sans moralité

Plus choquant encore, Pierre Batamack n’est pas un dirigeant de club ordinaire. Il siège au Comité Exécutif (COMEX) de la FECAFOOT. Oui, cet homme, qui a transformé un terrain de football en théâtre de menaces armées, participe activement aux grandes décisions du football camerounais. Allez savoir comment il y est arrivé !

Aucune enquête de moralité n’a visiblement été menée avant sa cooptation. Cela soulève une question inquiétante : qui sont ces personnes à qui l’on confie la gestion de notre sport national ? Quand des individus comme Batamack accèdent à des postes aussi stratégiques, il n’est pas surprenant que les fondations du football camerounais vacillent.

Un système gangrené

L’affaire Batamack n’est pas un cas isolé. Elle est le reflet d’un système gangrené par l’impunité et l’incompétence. Des dirigeants qui se comportent en despotes, des joueurs traités comme des objets, des instances qui ferment les yeux… Ce sont là les symptômes d’un mal profond qui ronge notre football.
Et que dire du silence de la FECAFOOT ? Où est la réaction de Samuel Eto’o, censé incarner une nouvelle ère de professionnalisme ? Son mutisme face à cette affaire laisse penser que les dérives de Batamack ne sont pas si éloignées de celles de son propre mode de gestion.

Un football à la dérive

Le Cameroun, pays des Lions Indomptables, mérite mieux que ce triste spectacle. Les joueurs, qui sont les véritables artisans de ce sport, méritent mieux. Les supporters, qui vibrent pour leur équipe, méritent mieux. Mais tant que les présidents de clubs et les membres des instances continueront à agir en toute impunité, le football camerounais restera un navire à la dérive.

Il est temps de poser des bases solides, d’instaurer des mécanismes de contrôle rigoureux et de rendre des comptes. Car le football, ce n’est pas des armes et des intimidations. C’est de la passion, du respect et de la dignité. Si nous n’agissons pas maintenant, nous perdrons bien plus qu’un sport : nous perdrons une part de notre identité nationale.