Durant les heures qui ont suivi le renversement du président Gabonais Ali Bongo, plusieurs de ses proches ont été mis aux arrêts par les nouvelles autorités militaires.

Tout est allé vite mercredi matin à Libreville. Alors que la télévision Gabon 24, logée au sein de la présidence Gabonaise diffuse en boucle des scènes de militaires en liesse scandant le nom du nouvel homme fort du pays, les programmes sont interrompus.

Les militaires qui ont pris le pouvoir font une deuxième apparition sur le petit écran, conduits par le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi du Régiment de Commandement d’Appui et de Soutien de l’armée de terre.

Ils annoncent d’abord la mise sous résidence surveillée du président Bongo « entouré de ses proches et ses médecins » avant d’annoncer plusieurs arrestations. Il s’agit de personnalités de son dernier carré, encore appelés à Libreville la «Young Team».

Le communiqué mentionne Noureddine Bongo Valentin ; fils du président déchu, il a été Coordinateur des Affaires présidentielles, du 5 décembre 2019 au 13 septembre 2021. Également interpellé, Ian Ghislain Ngoulou, son Directeur de cabinet adjoint, a travaillé comme directeur de cabinet de Nouridine Bongo lorsqu’il était coordinateur des affaires présidentielles.

Abdul Hosseini, l’un des conseillers d’Ali Bongo fait également partie des personnes interpellées ; tout comme Jessye Ella Ekogha, son conseiller spécial et son porte-parole ; Steeve Nzegho Dieko le Secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG) au pouvoir, Cyriaque Mvourandjami, son Directeur du cabinet politique.

Ces personnalités sont accusées de « détournement massif des deniers publics, malversation financière internationale en bande organisée, faux et usage de faux, falsification de la signature du président de la République, corruption active, trafic de stupéfiant », a déclaré le Colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi.

Des griefs presqu’identiques portés à l’encontre de l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo, Brice Laccruche Alihanga et son équipe incarcérés à la prison centrale de Libreville depuis octobre 2021.

Le colonel Manfoumbi Manfoumbi a rappelé que ces personnes interpellées répondront de leurs actes devant les juridictions compétentes dès que l’occasion se prêtera.

En fin d’après-midi, c’est le président de l’Assemblée nationale Faustin Bokoubi, arrivé à la tête de l’institution en janvier 2019 qui a également été interpellé. Pour le moment, aucun motif n’a été avancé par les nouvelles autorités.

Les images diffusées sur les réseaux sociaux montrent une escouade de la garde présidentielle appuyée par des éléments de la gendarmerie nationale l’interpellant sous les applaudissements des civils, près de son domicile dans la cité Damas, dans le 5ème arrondissement de Libreville.

Au terme d’une réunion des généraux et chefs militaires gabonais réunis dans l’après-midi de mercredi 30 août 2023 au Palais de la présidence de la République à Libreville, le général Brice Oligui Nguema a été désigné à l’unanimité de conduire le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI).