En revanche, il semblerait plutôt que le président de la république qui sait de quoi retourne toute cette affaire, pencherait pour que toute la vérité lui soit dite sur la manière dont ont été gérés les actifs résiduels des ex-sociétés d’Etat, au point où le trésor public n’a rien pu engranger des retombées financières qui en étaient attendues. En d’autres termes, le chef de l’Etat attendrait de savoir non seulement comment le Cabinet Atou a fait pour gérer sans mandat (entre 2007 et 2014) les actifs résiduels des ex- REGIFERCAM, ONCPB et ONPC, ce mandat lui ayant été retiré dès 2007 par l’ancien ministre de l’Economie et des Finances et prédécesseur de Essimi Menye, Polycarpe Abah Abah, qui avait déjà en son temps constaté le manque d’éthique et de probité dans la gestion Atou, un an seulement après que le mandat lui avait été confié.
Le président veut aussi savoir ce qu’il en est des nombreux hectares de terrain de l’ex- ONCPB au quartier Mboppi à Douala dont il ne reste aujourd’hui que moins de 2000 m2, ainsi que ce qu’il en est des autres terrains bâtis et non bâtis qui faisaient partie du patrimoine de cette entreprise ; ce qu’il en est des rails du tronçon ferroviaire Mbalmayo-Ngoumou et des tracés des voies Douala-Yaoundé, Mbanga-Nkongsamba, disparus sous les fourches caudines de la prévarication faite homme, qui les a mis à sac et vendu à l’encan.
Les vrais mobiles d’un conflit
Toute autre démarche visant en définitive à détourner négativement l’attention sur un homme qui voulait que la vérité éclate au grand jour sur cette affaire qui a indument rapporté des milliards à certains mafieux n’est que pure manoeuvre de diversion, car derrière les accusations fantasmagoriques relatives à l’implication de Essimi Menye dans des détournements de deniers publics (affaire Géovic, affaire Amity Bank, affaire Trésorerie générale de Douala, , affaire de la vente de l’ex-Société camerounaise de tabac à son frère), se cache le dessein obscur de faire rendre gorge à tous ceux qui se sont mis en travers du chemin des gourous d’une secte qui se servirait aussi bien du ministère de la Justice que du Cabinet Atou comme des paravents. Nous le signalions déjà dans l’une de nos dernières éditions.Tout commence par un communiqué de Essimi Menye, alors ministre des Finances, daté du 04 janvier 2008. Un communiqué relatif à la sécurisation et la gestion des biens résiduels des liquidations de la Regifercam, l’Oncpb et l’Onpc, dans lequel le ministre signale «au public qu’il a été mis fin aux mandats confiés au cabinet conseil Atou, relatifs à la sauvegarde et à la gestion des actifs des liquidations » desdites sociétés «depuis le 3 avril 2007». Aussi, en conséquence, prévenait-il, «tous les actes posés par ledit cabinet sont nuls et de nul effet».
Pour ne pas s’arrêter en chemin, Essimi Menye commettra le péché lèse Esso- Atou de désigner le cabinet Challenger pour remplacer Atou. La réaction des concernés ne tardera pas puisque deux jours plus tard, le 06 janvier 2008, Essimi Menye reçoit une correspondance de Laurent Esso, ministre d’Etat Secrétaire Général de la Présidence de la République, qui lui instruit de rapporter sa décision. Essimi Menye ne s’y pliera pas, d’autant plus qu’il ne fait qu’exécuter une décision de son département ministériel datant d’une époque où il n’était même pas le titulaire de ce portefeuille alors dirigé par Polycarpe Abah Abah. Bien plus, le 8 janvier 2008, Essimi Menye convoque une réunion à laquelle le cabinet Atou doit présenter des justificatifs sur la gestion de l’Immeuble Shell pendant trois ans. Quelques
mois plus tard, en juillet 2008, il intente un procès en sa qualité de ministre de tutelle des privatisations et des liquidations contre le cabinet Atou pour détournement de deniers publics. En 2009, la police judiciaire remet à la justice un rapport d’enquête dont les conclusions font état de malversations financières dans la gestion du cabinet Atou au détriment de l’Etat.
En revanche, il semblerait plutôt que le président de la république qui sait de quoi retourne toute cette affaire, pencherait pour que toute la vérité lui soit dite sur la manière dont ont été gérés les actifs résiduels des ex-sociétés d’Etat, au point où le trésor public n’a rien pu engranger des retombées financières qui en étaient attendues. En d’autres termes, le chef de l’Etat attendrait de savoir non seulement comment le Cabinet Atou a fait pour gérer sans mandat (entre 2007 et 2014) les actifs résiduels des ex- REGIFERCAM, ONCPB et ONPC, ce mandat lui ayant été retiré dès 2007 par l’ancien ministre de l’Economie et des Finances et prédécesseur de Essimi Menye, Polycarpe Abah Abah, qui avait déjà en son temps constaté le manque d’éthique et de probité dans la gestion Atou, un an seulement après que le mandat lui avait été confié.